ADAM DE LA HALLE 1240-1287
ADAM DE LA HALLE
1240-1287
Trouvère, et auteur dramatique, né à Arras. Musicien tout autant que poète comme les véritables trouvères, il quitte sa ville natale pour aller étudier à Paris, où il ne tarde pas à se faire apprécier, d’abord en qualité de poète lyrique, puis, vers la fin de sa courte vie, comme homme de théâtre : auteur du texte ainsi que de la partition musicale ; et de plus metteur en scène, au sens actuel du terme. Il meurt à Naples, où il accompagnait le comte d’Artois, parti secourir Charles d’Anjou au lendemain du massacre des Français (les célèbres Vêpres siciliennes). Outre ses rondeaux, qui, remis au jour par le disque, nous apparaissent, après sept siècles, pleins de fraîcheur et de verve, Adam de la Halle survit aujourd’hui par ses deux pièces : Le Jeu de la feuillée (env. 1270), véritable revue de chansonnier avant la lettre, où, dans un décor de verdure (d’où le titre), quelques notables d’Arras sont mis à mal, tandis que viennent s’ébattre alentour trois curieuses fées, Morgue, Arsile et Maglote; puis, la pastourelle intitulée Le Jeu de Robin et de Marion (env. 1285), son chef-d’œuvre. Repris l’année suivante, ce qui constituait à l’époque un fait sans précédent, et, de nouveau, un an après sa mort, cet « opéra-comique » (comme l’a nommé le critique Lanson ; et il eût pu dire, plus encore : cette comédie-ballet) devait connaître une autre reprise triomphale ces dernières années. On en fit alors un disque qui reçut le même accueil. C’est l’histoire, déjà traditionnelle au XIIIe siècle, du seigneur qui parle à la bergère de l’épouser ; mais (tradition, ici encore) il rate son coup. L’action dramatique est coupée d’intermèdes de caractère purement décoratif : chœurs, et danses surtout ; celles, par exemple, qui marquent la victoire finale du berger Robin.
■ Œuvres - Le Jeu de Robin et de Marion, adapt. G. Cohen (Delagrave, 1935).
■ Critique - H. Guy, Essai sur le trouvère Adam de la Halle (Hachette, 1902). - C. Mauron, Le Jeu de la feuillée (Corti, 1973).
Poète lyrique et auteur dramatique, né à Arras. Musicien tout autant que poète comme les véritables trouvères, il quitte sa ville natale pour aller étudier à Paris, où il ne tarde pas à se faire apprécier, d’abord en qualité de poète lyrique, puis, vers la fin de sa courte vie, comme homme de théâtre : auteur du texte ainsi que de la partition musicale ; et de plus metteur en scène, au sens actuel du terme. Il meurt à Naples, où il accompagnait le comte d’Artois, parti secourir Charles d’Anjou au lendemain du massacre des Français (les célèbres Vêpres siciliennes). Outre ses rondeaux, qui, récemment remis au jour par le disque, nous apparaissent, après sept siècles, pleins de fraîcheur et de verve, Adam de la Halle survit aujourd’hui par ses deux pièces : le Jeu de la Feuillée (env. 1270), véritable revue de chansonniers avant la lettre, où, dans un décor de verdure (d’où le titre) quelques notables d’Arras sont mis à mal tandis que viennent s’ébattre alentour trois curieuses fées, Morgue, Arsile et Maglote; puis, la pastourelle intitulée le Jeu de Robin et de Marion (environ 1285), son chef-d’oeuvre. Repris l’année suivante, ce qui constituait à l’époque un fait sans précédent, et, de nouveau, un an après sa mort, cet « opéra-comique » (comme l’a nommé le critique Lanson; et il eût pu dire, plus encore : cette comédie-ballet) devait connaître une autre reprise triomphale ces dernières années. On en fit alors un disque qui reçut le même accueil. C’est l’histoire, déjà traditionnelle au XIIIe siècle, du seigneur qui parle à la bergère de l’épouser; mais (tradition, ici encore) il rate son coup. L’action dramatique est coupée d’intermèdes de caractère purement décoratif : chœurs, et danses surtout; celles, par exemple, qui marquent la victoire finale du berger Robin. Œuvres Le Jeu de Robin et de Marion, adapt. G. Cohen (Delagrave, 1935). Critique H. Guy, Essai sur le trouvère Adam de la Halle (Hachette, 1902).