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Amrouche Taos

Amrouche Taos (1913-1976). Née à Tunis dans une famille de Kabyles chrétiens émigrés. Encouragée par son frère Jean Amrouche, elle s’intéresse à la littérature et à la poésie, sans parvenir à s’intégrer dans le milieu universitaire parisien. Elle relate cette tentative malheureuse dans son premier roman, Jacinthe noire, écrit dès 1939 et publié après la guerre en 1947 (rééd. J. Losfeld, 1996). Dans son deuxième roman, Rue des Tambourins (1960), elle raconte son enfance et son adolescence à Tunis, ainsi que les séjours familiaux en Kabylie. Elle attribue sa difficulté d’être à l’exil et à la conversion qui fait des Amrouche une famille chrétienne en milieu musulman ; cette difficulté se retrouve dans ses relations amoureuses (L’Amant imaginaire, 1975). Désireuse de renouer avec la culture berbère, elle a contribué à la publication par son frère Jean des Chants berbères de Kabylie à Tunis en 1939, publié elle-même Le Grain magique (Maspero, 1966), recueil de contes, poèmes et proverbes berbères recueillis de la bouche de sa mère et traduits, et donné des récitals de chants berbères à partir des années 1950, avec un grand succès ; elle a enregistré de nombreuses émissions radiophoniques, notamment de remarquables entretiens avec Jean Giono. A sa mort, elle a laissé un roman inédit, Solitude, ma mère (J. Losfeld, 1995), dont le titre est emprunté à un vers de Milosz.