Arts (1924-1967)
Arts (1924-1967). Hebdomadaire fondé à Paris par Georges Wildenstein, consacré aux arts plastiques, s’ouvrant ensuite à la musique, au cinéma et à la littérature. Devenu Arts-spectacles à partir de 1946, l’hebdomadaire connaît son heure de gloire dans les années cinquante, sous l’impulsion de Jacques Laurent, qui en prend la direction en 1954 après y avoir maintes fois collaboré depuis 1952. Si Wildenstein garde un droit de regard sur les pages consacrées à l’art plastique, Jacques Laurent fait table rase dans les autres rubriques et reprend le titre Arts. Plusieurs générations de talents se côtoient ainsi au marbre de la revue, essentiellement financée par les best-sellers de Cécil Saint-Laurent (pseudonyme de Jacques Laurent), puis par le groupe Hachette. Le choix des collaborateurs est réglé par l’admiration que l’écrivain porte à ses aînés, ceux de la grande époque littéraire des années vingt, et par l’estime qu’il accorde à certains auteurs de sa génération. Jouhandeau, Jacques Perret ou Marcel Aymé font la chronique des faits divers, tandis que Giono commente le déroulement du procès Dominici en décembre 1954. Audiberti sera aussi bien envoyé en reportage à la Chambre des députés (n° 504, février 1955) qu’aux Folies-Bergère (n° 519, juin 1955). Jean-Louis Curtis et Félicien Marceau font la critique des romans. Michel Butor et Boris Vian suivent l’actualité du jazz ; Robert Beauvais, celle du music-hall. Le septième art vibre sous les accents de la jeune équipe des Cahiers du cinéma, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Éric Rohmer. Chaperonnés par André Parinaud et Jean Le Marchand, débutent dans les lettres Jean-René Huguenin, Pierre Marcabru, Matthieu Galey, Renaud Matignon ou Jean-Edern Hallier. À la « Une », le bloc-notes de Roger Nimier répond à celui que tient Mauriac dans L'Express, et les « Chandelles » de Jacques Laurent déboulonnent les sommités existentialistes de l’époque. Et dans cette étrange alchimie, polémique, ludique et festive, règne une grande liberté de ton et d’esprit. Au moment où Hachette se retire, à la fin de 1958, Jacques Laurent quitte le magazine. Georges Wildenstein reprend Arts avec André Parinaud. On retrouve Roger Nimier, Paul Guimard, Antoine Blondin et Jean Le Marchand au comité directeur. Ils assureront la marche du journal jusqu’en 1960 avant d’investir Le Nouveau Candide, créé par Kléber Haedens. Bon an, mal an, Arts paraîtra jusqu’en 1967.
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