Audisio Gabriel
Audisio Gabriel (1900-1978). Né le 27 juillet 1900, dans une famille d’artistes, il passe son enfance et une partie de sa jeunesse à Alger, où il étudie les lettres, le droit, l’histoire et la civilisation musulmanes. En 1918, il fait son service militaire en France mais retrouve l’Algérie dès 1920. Il occupe divers postes administratifs à Alger, puis à Paris à partir de 1929. Dans les années d’avant-guerre, il anime l’Ecole d’Alger, un groupe d’écrivains unis par l’amitié et leur appartenance commune à la culture méditerranéenne : le poète Jean Amrouche, le romancier Mouloud Ferraoun, Albert Camus, Emmanuel Roblès, Jules Roy. Mobilisé en 1939, il est prisonnier à Fresnes en 1943 pour faits de résistance (Feuilles de Fresnes, Éditions de Minuit, 1945). Après la guerre, il dirige le Service algérien d’information et de presse à Paris. Il est ensuite conseiller culturel aux Affaires algériennes, et responsable des échanges culturels et artistiques avec l’Algérie. Également producteur à l’ORTF, il réalise de nombreuses émissions sur le théâtre franco-musulman et les écrivains algériens. Poète, romancier, essayiste, il voue la plupart de ses œuvres à la Méditerranée. Influencé par l’unanimisme de Jules Romains, qui avait été son professeur au lycée, il exalte la fraternité des hommes et la beauté lumineuse et sensuelle de la Méditerranée, dans une œuvre poétique au lyrisme sonore. Il reprend ces thèmes dans ses romans, s’inspirant de l’Odyssée dans Les Compagnons de l’Ergador (1941). Biographe, il écrit La Vie de Haroun-al-Raschid (1930) et un Annibal (1961). Essayiste, il donne Jeunesse de la Méditerranée (1935), Sel de la mer (1936), Amour d’Alger (1938), Misères de notre poésie (1943). Ulysse ou l’intelligence (Gallimard, 1945) est une relecture du mythe : le héros grec, qui «n’[a] jamais cessé de [le] hanter», incarne à la fois le génie méditerranéen et l’homme universel, réalisant l’unité perdue par les contemporains. Suivront Les Augures (1946), Visages de l’Algérie (1953), Contre-temps (1953), Algérie, Méditerranée : feux vivants (1958), Louis Brauquier (1966) et A n’y pas croire (1967), recueil de récits et portraits. Enfin, dans L’Opéra fabuleux (1970), il évoque l’Algérie foisonnante de sa jeunesse, qui voit naître dans les années vingt le sentiment national avec les débuts du théâtre arabe, et ses rencontres avec Gide, Valéry, Montherlant, Duhamel. Il meurt à Issy-les-Moulineaux, le 26 janvier 1978.
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