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Aveline Claude

Aveline Claude (1901-1992), pseudonyme d’Evgen Avtsine. Né à Paris le 19 juillet 1901 de parents russes. Attiré très jeune par la littérature, marqué par sa rencontre avec Anatole France, il devient éditeur avant de se faire connaître comme écrivain à partir des années 1930. Son œuvre frappe par son extrême diversité. On peut d’abord signaler la part importante qu’y occupe l’autobiographie, sous toutes ses formes : romans avec la trilogie de La Vie de Philippe Denis (Émile-Paul, puis Daumat, 1930-1955), histoire d’une adolescence ; réflexions sur l’étoffe même du souvenir (Avec toi-même, Hartmann, 1963) ; célébration poétique d’instants privilégiés (De, Corti, 1967) ; entretiens évoquant les années de jeunesse (Moi par un autre, Bordas, 1988). Mais le goût d’Aveline pour la fiction romanesque a aussi donné des œuvres comme Le Prisonnier (1936) et les trois autres tomes de La Quadrature du sort (Émile-Paul, puis Mercure de France, 1928-1977). Exaspéré par les modes esthétiques de notre « siècle inexistant » (voir son essai Le Haut Mal des créateurs, Jacques Antoine, 1970), il défend, contre les excès du formalisme, les prestiges littéraires de l’énigme et du mystère (voir sa Suite policière, 5 tomes, Émile-Paul, puis Mercure de France, 1932-1970). Aveline excellait d’ailleurs à construire des intrigues complexes et à décrire ces instants fatals où bascule une destinée. Humaniste, il sut aussi célébrer dans ses récits l’amour salvateur, la bonté, la probité, l’ironie. L’œuvre de ce polygraphe a bien d’autres aspects : poèmes (Io Hymen, Bernouard, 1925 ; Portrait de l’oiseau-qui-nexiste-pas, Club du Poème, 1965), essais, recueils d’aphorismes ou d’anecdotes historiques (Les Mots de la fin, Hachette, 1957), nouvelles, critique littéraire et cinématographique. Citons encore quelques ouvrages inclassables : Le Bestiaire inattendu (Mercure de France, 1959), série de dialogues facétieux entre animaux légendaires ; ... Et tout le reste n’est rien (Mercure de France, 1951), essai passionné et intense sur les Lettres de la religieuse portugaise ; les Histoires nocturnes et fantastiques (Imprimerie nationale, 1989). C’est peut-être dans ces pages qu’apparaissent le mieux les qualités de styliste d’Aveline, et le classicisme de sa prose aristocratique, dans la continuité d’une grande tradition française. Claude Aveline est mort à Paris le 4 novembre 1992.
-> Jean Lescure, « Claude Aveline ou une poétique de la prose », dans Claude Aveline, Histoires nocturnes et fantastiques, Imprimerie nationale, 1989.

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