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Ballade. — Forme fixe médiévale issue d’une chanson à danser. Elle est composée de trois strophes, où le nombre de vers peut varier, de même que le type de mètre utilisé, et qui sont suivies d’un refrain d’un ou deux vers. Un envoi, qui correspond souvent à une demi-strophe, termine le poème : il est adressé le plus souvent au prince ou à la dame. La ballade apparaît dès la fin du XIIIe siècle, chez Jean de Lescurel. Machaut et Deschamps lui confèrent ses lettres de noblesse. Viennent ensuite Christine de Pisan et Charles d’Orléans. Lorsque Villon, au XVe siècle, mêle des ballades (Ballade des pendus, Ballade des Dames du temps jadis} aux strophes en octosyllabes du Testament, c’est un genre déjà désuet. Villon signe parfois l’envoi d’un acrostiche (ex : Ballade pour prier Notre Dame}.
La Pléiade n’utilise plus la ballade, parfois reprise au XVIIe siècle, par exemple par La Fontaine, et au XIXe siècle par certains parnassiens comme Banville (Trente-six ballades joyeuses).
Le chant royal constitue une variante de la ballade : il comprend cinq strophes de onze vers suivies d’un envoi (ex : le Chant royal de la Conception de Marot).
— Ballade romantique : genre qui n’a plus rien à voir avec la ballade médiévale. Elle est issue des imitations de chansons populaires fréquentes dans la poésie allemande (Le Roi des Aulnes de Goethe) et se caractérise par ses thèmes (elle offre un récit touchant) et son style naïf. Hugo dans les Odes et Ballades l’a utilisée pour des sujets légendaires ou historiques (La Fiancée du timbalier, Le Sylphe, La Chasse du burgrave, etc.).
> Acrostiche, apostrophe, forme fixe, refrain, strophe

• Zumthor P., Essai de poétique médiévale, Paris, Seuil, 1972.





Baroque. Phénomène artistique européen des XVIe et XVIIe siècles, difficile à définir, sinon par opposition au classicisme et où se manifeste un goût marqué pour le bizarre. A l’origine, le baroque est une catégorie esthétique qui ne s’applique pas à la littérature, mais à la musique, à la peinture et à l’architecture. Le terme, emprunté au portugais où il désigne une perle irrégulière, qualifie ce qui est irrégulier, c’est-à-dire non conforme aux règles. Il est longtemps perçu dans une acception négative par rapport au classicisme. Son utilisation pour qualifier certaines œuvres littéraires du XVIe et du XVIIe siècle, récente, est le fait de critiques littéraires du XXe siècle, dans les années 30, d’Eugenio d’Ors (Du baroque, 1935) et d’Henri Focillon (La Vie des formes, 1934) puis, dans les années 50-60, de Marcel Raymond et de Jean Rousset. Historiquement, le baroque littéraire français s’étend des années 1570 jusque vers 1660 avec, en ce qui concerne la première génération, des poètes comme d’Aubigné (Les Stances, 1572), Saint-Amant, puis des auteurs dramatiques comme Rotrou, Alexandre Hardy, le jeune Corneille des premières comédies, des romanciers comme Scarron.
Le baroque apparaît dans une société en pleine mutation. Il est le produit d’une crise de conscience, d’un moment de contestation de l’ordre établi, sur le plan religieux (il naît en même temps que la Contre-Réforme), comme sur le plan politique (il se développe surtout sous la Fronde). Il est un questionnement de l’homme face à un univers difficile à saisir, car instable et protéiforme. Il n’est pas d’absolu pour les baroques. Tout n’est qu’apparence. L’amour n’existe que dans le changement et dans l’inconstance, que celle-ci soit affectée d’un signe négatif, «colorée d’une ombre noire», selon l’expression de Rousset, comme la poésie de Sponde, ou qu’elle soit perçue positivement. Cette inconstance «blanche» est à l’origine du mythe de Don Juan, chez Tirso de Molina, puis chez Molière. La mort elle-même n’est qu’une transition dans la transformation de la matière, aussi n’hésite-t-on pas à la théâtraliser de façon ostentatoire. Les poètes baroques sont attirés par toutes les formes changeantes, par l’eau, qui est image de l’écoulement, et par le feu, symbole de l’éphémère, deux éléments utilisés avec magnificence dans les mises en scène des fastueux spectacles de cour. La thématique baroque se caractérise par le sentiment d’impuissance à saisir l’être sous l’infinité des formes que revêt le paraître. Ceci explique que les baroques cultivent la métamorphose, que des peintres religieux, comme Franscisco de Zurbaràn par exemple, tentent de fixer sur la toile visions ou apparitions insaisissables et qu’ils exploitent toutes les ressources qu’offrent le trompe-l’œil, le travestissement et le masque. Romanciers et auteurs dramatiques recourent à des intrigues complexes, avec des actions multiples qui interfèrent, car le réel leur apparaît trop opaque pour qu’une action unifiée les satisfasse. Les auteurs dramatiques usent souvent du procédé de théâtre dans le théâtre, dans de vertigineuses mises en abyme. Ex : Calderôn, La vie est un songe, Rotrou, La Véritable Histoire de Saint Genest. Les baroques cultivent surtout le roman d’aventures, inspiré du roman picaresque espagnol. Ex. : Cyrano de Bergerac : L'Autre Monde ou les Etats et empires de la Lune (1649) ou Scarron : Le Roman comique (1657), et la tragi-comédie, ex. : Alexandre Hardy : Scédase (1624). Ils sont fascinés par les passions violentes, ex. : Théophile de Viau : Pyrame et Thisbé (1620) est une pièce sanglante. Au niveau stylistique, l’irrégularité caractérise l’écriture baroque. Les écrivains affectionnent analogies et oppositions fortes, selon l’exemple de l’Espagnol Gongora (1561-1627) ou de l’Italien Marino (1569-1625). La métaphore, qui au niveau du mot, opère une transformation des formes, est leur figure de prédilection.
► Classicisme, gongorisme, métaphore, mise en abyme, pointe, théâtre élisabéthain










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