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Comédie antique Comédie-ballet Comédie héroïque Comédie larmoyante Commedia dell’arte

Comédie antique. Comédie grecque et latine dans l’Antiquité. Elle se caractérise par quatre types successifs :
— La comédie attique, au Ve siècle av. J.-C., est un théâtre politique virulent, dans lequel le chœur joue un rôle essentiel (ex. : Aristophane). — La nea est la comédie de l’époque hellénistique, qualifiée de « nouvelle » par opposition à la comédie attique. Elle se caractérise par la réduction du rôle du chœur, et par l’exploitation d’intrigues domestiques. Elle annonce la comédie latine (ex : Ménandre). — La palliata et la togata, comédies latines, s’inspirent de la comédie hellénistique. La première est ainsi nommée car les acteurs portaient le pallium, manteau grec (ex. : Térence), la deuxième car ils revêtaient la toge romaine (ex. : Plaute).
Le style de la comédie antique est toujours bas, par opposition au style noble et élevé de la tragédie. Il est parfois franchement grivois, voire scatologique, chez Aristophane comme chez Plaute.

Comédie-ballet. Genre mixte, situé à mi-chemin entre le ballet de cour et la comédie, créé par Molière avec Les Fâcheux, en 1661, pour les fêtes de Vaux données par Fouquet en l’honneur de Louis XIV. Molière en produira ensuite une dizaine, presque toutes mises en musique par Lulli. Les ballets, autonomes ou bien liés à l’intrigue, peuvent figurer au cours de l’action ou comme intermèdes entre les actes. La mode de la comédie-ballet décline après Molière. Toutefois le genre subsiste. La dernière comédie-ballet est Le Bal des voleurs d’Anouilh (1932).
• Molière, Avertissement des Fâcheux.

Comédie héroïque. Genre intermédiaire entre la tragédie et la comédie, créé avec Don Sanche d'Aragon, en 1650, par Corneille, qui fait entrer dans l’univers comique des personnages de haut rang :
Voici, écrit-il, dans l'Epitre dédicatoire à la pièce, un poème d’une espèce nouvelle et qui n’a point d’exemple chez les Anciens.
C’est une comédie, selon lui, bien que les personnages y soient rois ou grands d’Espagne, «puisqu’on n’y voit naître aucun péril par qui nous puissions être portés à la pitié ou à la crainte». C’est par la nature de l’action (un comique où n’entre pas d’éléments pathétiques) que Corneille définit ce genre, qui aura longue vie, puisque Edmond Rostand fera de Cyrano de Bergerac en 1896, une «comédie héroïque». Pour créer le genre, Corneille s’inspire du théâtre espagnol, de la comedia de Lope de Vega notamment.


Comédie larmoyante : genre créé par Nivelle de La Chaussée, en 1735, avec Le Préjugé à la mode. Il prépare la voie au drame bourgeois. Ce genre mixte correspond au goût du XVIIIe siècle qui s’ennuie à la tragédie et ne prise plus la farce. Il a un double but, émouvoir le spectateur et satisfaire ses exigences morales. Comique. Ce qui suscite le rire. Indissociables, les deux termes de comique et de rire sont liés par une relation de cause à effet. Ils mettent en jeu trois instances : le rieur (1), celui qui fait rire (2), celui dont on rit (3). Un rapport de connivence s’établit entre (1) et (2). Une distance s’instaure entre (1) et (3), le comique, dans l’art comme dans la vie, résultant du point de vue adopté par le témoin. Est comique l’échec subi par un personnage ou une institution que l’on juge maléfique. Tartuffe est un hypocrite. Ce faux dévot qui se joue du sacré, cet imposteur qui menace le bonheur des amoureux et la paix familiale, représente également un danger pour la propriété et l’Etat. Son échec ne saurait que réjouir le spectateur. Le rire fonctionne comme une « fantaisie de triomphe », selon la terminologie de Charles Mauron. C’est parce que le rire dépend du sentiment éprouvé par le témoin que comique et tragique sont des termes relatifs. Selon l’éclairage porté sur un personnage ou une situation, la force qui échoue peut sembler bonne ou mauvaise, et le témoin s’identifier au héros ou prendre ses distances à son égard. La même scène, le même événement peuvent lui apparaître tragiques ou comiques selon qu’il assiste à l’échec d’un ennemi ou d’un allié. Freud, dans Le Mot d'esprit, distingue trois types de comique : — Le spirituel permet, grâce à l’ambiguïté d’une expression, de faire l’économie d’un interdit, contraignant et donc toujours ressenti comme maléfique par celui qui le subit, même s’il est justifié. Ex : la Duchesse, dans Le Côté de Guermantes de Proust, voulant se moquer du général de Beauserfeuil, qui vient d’avoir son huitième enfant et qui est toujours battu aux élections, dit : C’est le seul arrondissement où le pauvre général ait du succès. C’est pour elle le moyen de tourner un interdit (parler en public de problèmes sexuels). — Le comique proprement dit permet de faire l’économie d’une adaptation désagréable à une situation. Ex : si un avocat prétentieux se met à bredouiller au cours d’une plaidoirie, le respect que nous étions contraints de lui témoigner tombe aussitôt. L’adaptation facile se substitue à l’adaptation pénible.
— L’humour noir permet de faire l’économie d’une émotion. Ex: le condamné à mort, apprenant qu’il sera exécuté un lundi, répond : «La semaine commence bien. »
Le comique, dont le domaine de prédilection est la comédie, ne doit pas pour autant être confondu avec ce genre. Il s’insinue régulièrement dans le drame, dans le roman, dans la poésie, comme dans tous les arts, chez Rabelais comme chez Ionesco. Commedia dell’arte. Théâtre populaire comique, appelé aussi jeu all'mproviso (jeu improvisé), qui se développe en Italie du XVIe au XVIIIe siècle. Il est hérité de l’Antiquité, sans doute par l’intermédiaire des jongleurs du Moyen Age qui perpétuent la tradition latine de l’atellane. Ce théâtre est basé sur la virtuosité tant verbale que gestuelle de l’acteur qui porte le demi-masque. Les comédiens dell’arte (acteurs de métier) sont des professionnels qui jouent toute leur vie le même rôle, à partir de techniques apprises, consignées dans des centoni. Dans ces recueils sont répertoriés, sous forme de canevas, de nombreuses intrigues, des scènes types entières et des lazzi. On désigne ainsi une action comique mimée, accompagnée parfois d’un embryon de dialogue. Ce théâtre, qui a introduit des types comiques dans tout le répertoire européen, comme par exemple Pantalon, le Capitan, le Docteur et surtout les zanni, prototypes des valets de comédie, a exercé une grande influence sur le théâtre comique français au XVIIe et au xviiie siècle, particulièrement sur Molière et sur Marivaux.

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