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commedia dell’arte commentaire commentum comparaison compétence du lecteur complainte compliment

commedia dell’arte (synonymes : commedia all’improviso, commedia degli Zanni, a braccio, a soggeto, comédie italienne). Cette espèce de comédie, née dans les États du nord de l’Italie, probablement au milieu du XVIe siècle, s’est vu attribuer le nom de commedia dell’arte {arte désigne le métier, l’art du comédien) par Goldoni en 1750 et ce nom est lui resté. Plus que d’un genre (ou d’un sous-genre) littéraire, il s’agit a un genre de spectacle et d’une pratique du théâtre. Sur une intrigue dont ils n’ont que le canevas, les personnages improvisent des dialogues et accomplissent des lazzi (ou lazzis) (plaisanteries burlesques, jeux de scène comiques, gestes grotesques et caractéristiques du type de personnage qui les effectue). Les acteurs sont spécialisés dans un seul rôle pour lequel ils disposent de textes types {zibaldoni). Un, puis deux vieillards, un, puis deux serviteurs (les zanni ou zannis), deux, puis quatre amoureux, un capitan, une servante, tels sont les rôles qui constituent les pivots structurels de la pièce, de la troupe et du spectacle. Les personnages sont des types fixes : Pantalon, et le Docteur (les vieillards), Arlequin, Mezzetin, Trivelin ou Scapin (zannis), Léandre, Colombine (amoureux). Les vieillards et les zannis sont masqués et portent des costumes conventionnels dont le plus célèbre est celui d’Arlequin : un demi-masque de cuir noir, avec des poils, un vêtement en tissu, formé de losanges cousus les uns aux autres, la taille basse, une batte de bois en guise d’épée. Plusieurs troupes ainsi constituées ont sillonné l’Europe entre le XVIe (les Gelosi apparaissent à la cour d’Henri III) et le XVIIIe siècle. Leur jeu, leurs techniques et leur univers poétique ou visuel ont marqué tout le théâtre européen. Leurs types se sont mêlés à des types français (Pierrot) ou napolitain (Polichinelle) et se sont eux-mêmes adaptés aux pays qui les accueillaient. En France, la comédie italienne s’institutionnalise sous Louis XIV une première fois, disparaît puis reparaît avec la Régence, avec un statut de théâtre officiellement reconnu. La recherche de respectabilité et l’intégration de la commedia dell’arte dans l’évolution générale du théâtre au XVIIIe siècle a peu à peu fait disparaître cette forme, mais on en a gardé la nostalgie (Verlaine, Apollinaire).


commentaire. Les commentaires de poésie de la Renaissance se distinguent par certains, aspects de ceux du Moyen Age (voir article suivant). Beaucoup sont encore écrits en latin, mais c’est en italien que l’on commente Dante et Pétrarque, et en français que l’on commente Ronsard. Tout en accordant beaucoup à la rhétorique, dont il recherche et nomme les figures dans le texte, le commentaire se montre plus attentif à la qualité littéraire du texte. Ici encore, c’est l’Italie qui donne le ton. Les commentaires du Canzoniere de Pétrarque apparaissent un siècle après sa mort, ceux des Amours de Ronsard (1552), dus à l’humaniste Muret, un an seulement après leur publication : c’est une manière de consacrer la gloire d’un auteur vivant. D’autre part, on cherche une expérience vécue derrière les vers et l’interprète, quand il a connu l’auteur, croit pouvoir expliquer l’œuvre par la vie.

D’une manière ou d’une autre, on essaie de connaître l’intention du poète. Quand celui-ci a peur d’être mal compris, il lui arrive de se commenter lui-même. Dante avait donné l’exemple avec sa Vita nuova (1283-1293) et c’est une sorte d’auto-commentaire que saint Jean de la Croix écrit pour son Cantique spirituel (1584).

commentum (n. m.). Au Moyen Age, ce terme désigne des œuvres qui se présentent comme un commentaire suivi d’un texte sacré (la Genèse, le Cantique des Cantiques...) ou d’un texte de l’Antiquité païenne assimilé par la tradition chrétienne (l'Énéide par exemple, ou les Noces de Mercure et de Philologie de Martianus Capella : commentaires de Bernard Silvestris, de saint Bernard, etc., au XIIe siècle). Ce commentaire s’appuie généralement sur les techniques de l’exégèse biblique et s’efforce de dégager les sens allégoriques de l’œuvre. Le latin est la langue habituelle, et les auteurs sont des théologiens.

comparaison. Dès l’Antiquité, on distingue deux sortes de comparaisons : — la comparaison simple (comparatio), qui n’est pas une image, mais qui met en rapport deux éléments appartenant au même système référentiel (« Jean est aussi grand que Paul ») ; - la comparaison par analogie (similitudo), qui, elle, est une image, et qui fait appel à un univers référentiel différent de celui de l’élément comparé (La terre est bleue comme une orange, Eluard, L’Amour, la poésie, « Premièrement »). Dans ces deux cas, la ressemblance syntaxique est totale, puisque la comparaison comporte trois éléments : le comparé, le comparant et l’outil de comparaison : comme, aussi... que, tel, plus... que, moins... que, semblable à, etc.


compétence du lecteur. Ensemble des savoir-faire et des acquis culturels que le texte suppose chez son lecteur. En rédigeant les Provinciales (1657), Pascal postulait chez son lecteur une certaine familiarité avec quelques grands concepts théologiques et une ouverture aux débats de son temps. Tout auteur de pastiche ou de parodie considère que le lecteur aura la compétence culturelle qui lui permettra de repérer le texte démarqué, etc.

complainte. La complainte est un poème populaire d’origine médiévale, d’une tonalité plaintive (d’où son nom). La forme en est libre. Thomas Sébillet (1548) la classe parmi les poèmes de déploration, proche en cela de l’élégie, de l’épitaphe et de l’églogue. Exemple : Vous qui passez, oyez donc un pauvre être, Chassé des Simples qu’on peut reconnaître
Soignant, las, quelque œillet 'a leur fenêtre ! Passants, hâtifs passants,
Oh ! qui veut visiter les palais de mes sens ? Maints ciboires De déboires. Un encor !
(Jules Laforgue, Les Complaintes, « Complainte de la fin des journées ».)

On voit sur cet exemple que la complainte est utilisée largement après le Moyen Age (chez Tristan Corbière, chez Verlaine) et dans la poésie populaire, ce qui s’explique par le fait qu’elle n’est pas soumise à des contraintes strictes.

Complainte. Genre de poème qui fait partie des formes fixes, bien qu’il ne se définisse pas par la forme, mais par sa tonalité mineure. Il s’agit d’un poème né au Moyen Age, où il adopte parfois la forme du virelai. Ce sont surtout ses thèmes qui importent, et comme son nom l’indique, la complainte propose une série de lamentations, souvent marquées par un retour à la rime de mots appartenant au champ de la déploration :
Orgue, orgue de barbarie, Don Quichotte, souffre-Douleur, Vidasse, vidasse ton cœur, Ma pauvre rosse endolorie. (Laforgue, Complainte de l'orgue de Barbarie)

compliment. Le compliment (XVIIIe siècle) est, au début, une petite harangue, qui se mêle ensuite de diverses actions théâtrales et devient une petite pièce ; il est attaché au jour de la clôture pascale de la saison et à l’ouverture, trois semaines plus tard, d’une nouvelle saison. On y rappelle les événements majeurs de la saison, on plaisante, et on s’adresse au public pour le remercier de sa bienveillance ou lui promettre qu’on fera mieux.




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