Fréquence
Fréquence. Nombre de fois où une unité est utilisée. — En stylistique, la fréquence désigne le nombre de fois où est employé un mot ou une construction dans un texte. C’est une notion importante en particulier dans la statistique lexicale. On distingue la fréquence absolue qui donne le nombre d’occurrences du mot, et la fréquence relative qui le situe par rapport aux autres mots du texte, et indique un pourcentage. Les mots les plus fréquents d’une œuvre constituent les mots thèmes, cependant que les mots dont la fréquence s’écarte de leur fréquence habituelle en langue constituent des mots clés. On ne confondra pas la fréquence avec la disponibilité, qui désigne non l’utilisation réelle des mots, mais leur probabilité d’emploi pour un sujet et des circonstances déterminés. Ainsi le choix d’un mot autre que le mot disponible chez un écrivain représente-t-il un choix stylistique qui doit être interprété. — En narratologie, la fréquence narrative désigne le nombre de fois où est relaté un événement. On peut en effet raconter une fois ce qui s’est passé une fois, ou plusieurs fois ce qui s’est passé plusieurs fois. On parle alors de récit singulatif : dans ce cas, il y a égalité d’occurrences entre le récit et les événements. Le temps de prédilection de ce mode de narration est le passé simple. On peut aussi raconter plusieurs fois ce qui n’a eu lieu qu’une seule fois. C’est le récit répétitif qu’affectionnent certains romanciers modernes comme Claude Simon ou Robbe-Grillet. On peut enfin raconter en une seule fois ce qui s’est passé plusieurs fois. C’est ce que fait le récit itératif. Il recourt souvent à l’imparfait dit de répétition. Dans le récit traditionnel, les segments itératifs sont subordonnés aux scènes singulatives, auxquelles ils donnent, comme le fait la description (cf. le roman réaliste du xixe siècle) un arrière-plan informatif.