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MARIE DE FRANCE Vers 1150-vers 1190

Poétesse. On ignore à peu près tout de la vie de celle qui - abbesse ou princesse - a écrit : Marie ai nom, ci suis de France. Sa période créatrice se situe entre 1160 et 1190 environ, c’est-à-dire à l’époque de son séjour à la cour du roi Henry II d’Angleterre, dont l’épouse, Aliénor d’Aquitaine, est très friande d’art et de poésie. Son oeuvre est brève : l'Ysopet (qui, comme son joli nom l’indique - tiré d’Ésope - est un recueil de fables) et, surtout, les Lais (qui sont des récits en vers ; du mot celtique : leid, chanson - cf. l’allemand « lied ») : Le Lai de l’oiselet, Le Lai de Lanval, Le Lai du chèvrefeuille... Celui-ci, le plus célèbre, reprend le thème alors banal de Tristan et Iseut, qui se trouve renouvelé par son parti pris de brièveté (118 vers) et de demi-teinte : Tristan, triste à la mort de s’être vu interdire tout accès à la cour du roi Marc, jette, sur le passage d’Iseut, dans la forêt, une branche de coudrier, où il a, d’abord, enroulé un brin de chèvrefeuille, et gravé sur l’écorce ces vers : Belle amie, si est de nous / Ni vous sans moi ni moi sans vous. Elle aperçoit ce signe, cherche Tristan des yeux autour d’elle ; il apparaît. Tous deux devisent, en riant ; puis se quittent.
Pas de grands mots, de manifestations tempétueuses, de cris ni de sanglots. L’art de Marie de France est tout dans l’implicite, la sous-expression ; et de ce point de vue, elle mérite bien le nom de plume sous lequel - modestement, ou fièrement - elle abrita son identité.
■ Œuvres - En poche : Lais de Marie de France (Le Livre de Poche/Lettres gothiques). - Autres : Lais, éd. par J. Lods (Classiques français du Moyen Âge, 1959).
■ Critique- Les Lais de Marie de France (Nizet/1959). - P. Ménard, Les Lais de Marie de France (PUF, 1979).

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