MAURIAC Claude
MAURIAC Claude
1914
Romancier, né à Paris. Fils aîné de Mauriac. Une trentaine d’ouvrages sur le cinéma, sur de Gaulle, qu’il a connu personnellement (pour avoir été, de 1944 à 1949, son secrétaire), mais aussi sur Proust, Cocteau, Breton, sur Malraux en particulier, qu’il compare successivement à Lawrence « d’Arabie » et au romancier Lawrence.
De toute cette production, il faut retenir ici, écrit à l’heure du Nouveau Roman, un essai en deux volumes (1958 et 1969) qui apporta un mot nouveau à la critique littéraire, L’Alittérature. Puis un cycle de romans, Le Dialogue intérieur (1957-1963), entre autres Toutes les femmes sont fatales, son premier livre de fiction (1957), et Le Dîner en ville (1959), son unique « succès public ». Et, presque, de « grand public »,
Le succès en question repose sur une donnée assez curieuse : les divers personnages, réunis autour d’une table, parlent à tour de rôle ; ou, bien plutôt, en désordre. Or, on ne nous dit pas qui parle. Pour le deviner, le contexte va nous suffire - ou doit nous suffire ; aussi bien l’éditeur, ou l’auteur, vient-il à notre aide par un encart sur papier bristol indiquant la place des convives. À coup sûr, ce n’est là qu’un procédé, une singularité en soi tout à fait étrangère à l’écriture, mais, après tout, le cas n’est pas rare en littérature. Et en « alittérature ». Claude Mauriac a fait beaucoup mieux depuis : son journal.
Il s’agit en l’espèce, d’un « cycle » autobiographique dont la publication a commencé en 1974, Le Temps immobile (Les Espaces imaginaires, La Terrasse de Malagar...) : Le Journal intime, dit-il, est un genre littéraire très vieux [...] C’était publié chronologiquement. Quant à notre auteur, il a imaginé de mêler les dates : [Un passage] enregistré, par exemple, le 1er janvier 1960, et un autre le 1er janvier 1930 [...]je fais exactement un film de montage. Cette œuvre si peu banale restera sans doute son plus beau titre de gloire.
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