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MICHAUX Henri 1899-1984

MICHAUX Henri 1899-1984

Poète belge d’expression française, né à Namur. Après des études chez les jésuites et un bref séjour à l’université, il s’engage comme matelot. Dès 1922, il écrit Fable des origines, puis (à Paris, depuis 1924), Qui je fus (1927), et un curieux «journal de voyage » : Ecuador (1929). Dès lors, les voyages du poète Michaux - qui est aussi un peintre - s’orienteront vers un ailleurs résolument inaccessible, inépuisable ; car la plus éloignée de toutes les évasions du monde, nous dit-il, est celle qu’il s’est offerte à lui-même à l’intérieur de son domaine : Mes propriétés (1930), La nuit remue (1935), Lointain intérieur (1938) ; thème qui lui est cher à ce point qu’il intitulera l’anthologie de ses œuvres, à la date de 1944, L’Espace du dedans. Poèmes en prose ou en vers irréguliers, riches en mots étranges (de son invention), ce sont en fait des contes : contes poétiques mais aussi, effroyablement humoristiques (tel Un certain Plume, 1930 ; repris, en plus sombre encore, dans Plume, 1938), ou des reportages minutieux de ses rencontres avec des monstres dérisoires au cours d’imaginaires périples nocturnes (Voyage en Grande Garabagne, 1936 ; Ici, Poddema, 1946). À part l’inquiétant Laforgue de Climat, flore et faune de la Lune (qui d’ailleurs semble idyllique et rose auprès de lui), ce poète est sans exemple, et par suite sans égal, sur le chapitre du fantastique intérieur, dans toute la littérature de langue française. À partir de 1955 environ, Michaux sembla cependant poursuivre une « quête » d’ordre résolument extra-poétique (Les Grandes Épreuves de l’esprit, 1966 ; Vers la complétude, 1967) ; cf. aussi les expériences auxquelles il se livra méthodiquement, de 1956 à 1960, par le moyen des hallucinogènes, tels que la mescaline (Connaissance par les gouffres, 1961) ; ces pharmacies seront alors abandonnées et Façons d’éveillé, façons d’endormi (1970) s’offrent aux lecteurs, dit-il, comme des sortes d’images d’Épinal faites avec de l’ordinaire. « De l’ordinaire »? ne le croyons pas sur parole puisque, jusqu’à la fin de sa vie, il va mener (parallèlement aux recherches du peintre Henri Michaux sur le plan des « méthodes ») son investigation poétique vers de nouvelles solutions, d’ordre stylistique essentiellement : Chemins cherchés, chemins perdus, transgressions (1982) et Déplacements, dégagements (posthume, 1985).

■ Œuvres - En poche : Ailleurs [contient Voyage en Grande Garabagne; Au pays de la magie; Ici, Poddema] (coll. Poésie/Gallimord). - La nuit remue (id.). - Plume, précédé de Lointain intérieur (id.). - Connaissance par les gouffres (id.). - Misérable miracle (id.). - Autres : Passages (1937-1963) (Gallimard).

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