monodie monodrame monologue monologue dramatique monologue intérieur monostiche monosyllabe moralisation
monodie (n. f., du grec monos, « un seul », et ode, « chant »). Chant à une seule voix sans accompagnement, et, dans la tragédie antique, monologue lyrique. monodrame. Courte pièce avec un personnage unique. Le monodrame fut à la mode en Allemagne entre 1775 et 1780. Il est assez fréquent dans le théâtre contemporain.
monologue. Plus rarement, « soliloque ». Discours que tient un personnage en scène et qui n’est adressé à aucun autre personnage, soit qu’il se trouve seul en scène, soit qu’il s’agisse d’un aparté. Souvent critiqué pour son aspect artificiel (« Il n’y a rien cependant de si contraire à l’art et à la nature, que d’introduire sur la scène un acteur qui se fait de longs discours pour communiquer ses pensées à ceux qui l’entendent » Encyclopédie), le monologue ne choque nullement les spectateurs pourvu qu’il soit bien intégré du point de vue dramatique. Il répond à plusieurs fonctions et revêt plusieurs formes : récit, expression d’un débat intérieur, d’un dilemme, discours délibératif, confidence lyrique, flux de conscience, interpellation d’êtres absents ou de dieux, adresse épique au spectateur. Exemple : le monologue de Figaro au dernier acte du Mariage de Figaro.
monologue dramatique. Forme littéraire de la fin du Moyen Age et de la Renaissance, intermédiaire entre le narratif et le dramatique, qui procède peut-être du sermon joyeux. Il se présente comme un récit burlesque mettant en scène un personnage plaisant, qui offre au public le spectacle comique de ses vices et de ses travers. L’acteur ne se contente pas de réciter un texte, comme c’était le cas par exemple dans le Dit de l'herberie de Rutebeuf, il joue un véritable rôle sur la scène. Le monologue dramatique s’affirme pleinement comme genre à la fin du XVe siècle, mais la frontière avec le dit narratif reste quelquefois floue. Il est considéré comme un genre populaire et bourgeois.
monologue intérieur. Dans un texte narratif, long passage de discours intérieur, généralement au discours direct libre. Ulysse (1922), du romancier irlandais J. Joyce, est considéré comme l’exemple le plus abouti du travail sur le monologue intérieur et a eu une importance considérable dans l’histoire du roman. Il peut arriver que la totalité d’une nouvelle ou d’un roman soit constituée d’un long monologue intérieur. C’est le cas, par exemple, du roman d’Edouard Dujardin Les lauriers sont coupés (1887), qui est à l’origine de l’épanouissement de cette forme littéraire : Sur une chaise, mon pardessus et mon chapeau. J'entre dans ma chambre ; les deux bougeoirs en cigognes à doubles branches ; allumons ; voilà.
monostiche (adj. et n. m., du grec monos, « seul », et stikhos, « vers »). On trouve aussi « monostique ». Vers isolé qui constitue à lui seul un poème : Et l'unique cordeau des trompettes marines (Apollinaire). On parle aussi d’épigramme monostique.
monosyllabe. Vers d’une syllabe. On le trouve surtout en hétérométrie, avec une valeur d’écho souvent parodique, ou encore pour servir un effet de comptage, comme au début de ce poème en vers progressifs de Xavier Forneret (1809-1884) intitulé « Un en deux » :
Le vers monosyllabe est à distinguer du vers monosyllabique, formé, lui, de mots monosyllabiques.
moralisation. Au Moyen Age, pratique littéraire qui s’applique à dégager d’une œuvre antérieure ou d’une histoire un sens moral ou allégorique. L'Ovide moralisé (XIVe siècle) traduit les Métamorphoses d’Ovide en faisant suivre chaque épisode d’un commentaire détaillé qui s’efforce de conférer une signification chrétienne aux fictions de l’Antiquité païenne.
Liens utiles
- Sous la forme d'un monologue intérieur, l'évolution des pensées de ce voyageur, absorbé dans la contemplation des cimes nuageuses ; vous pourrez, par exemple, vous interroger sur le motif de sa promenade, ce qu'il ressent à l'instant où il contemple les montagnes à ses pieds, les sentiments qu'il éprouve et les sensations qui accompagnent ces sentiments.
- l'art du théâtre réside dans l'artifice, c'est-à-dire dans la capacité à faire oublier que tout ce qui se déroule sur scène est faux, que tout n'est qu'illusion et que c'est justement de cette merveilleuse illusion que naît le plaisir du spectateur. d'ailleurs la technique du monologue intérieur le montre bien ?
- Sous la forme d'un monologue intérieur, évoquez l'évolution des pensées de ce voyageur, absorbé dans la contemplation des cimes nuageuses ; vous pourrez, par exemple, vous interroger sur le motif de sa promenade, ce qu'il ressent à l'instant où il contemple les montagnes à ses pieds, les sentiments qu'il éprouve et les sensations qui accompagnent ces sentiments ?
- Diderot, De la poésie dramatique (texte)
- La construction dramatique chez Racine