NIZAN Paul 1905-1940

Romancier et essayiste, né à Tours; mort pendant la guerre, à Dunkerque. Ce communiste militant devait rompre, au début de la guerre, avec le Parti ; aussi bien, honni désormais par les deux extrêmes à la fois, dut-il à l'opiniâtre fidélité de Sartre, son camarade de l'École normale, d'être tiré de l'oubli. Il avait débuté par deux pamphlets, Aden Arabie (1931, réédité par Sartre avec une célèbre préface en 1960) et Les Chiens de garde (1932). Ces rageuses attaques contre l'impérialisme, et même ses textes (enthousiastes) sur Aragon, Céline ou Drieu, et (virulents) sur Green, Valéry ou Alain, réunis en 1971 dans Pour une nouvelle culture, n'ont pas, toutefois, le puissant attrait de ses romans : Antoine Bloyé (1933), Le Cheval de Troie (qui en est la suite, 1935), enfin La Conspiration, son chef-d'œuvre (1938). Notons qu'un personnage de ce dernier livre, simple profil perdu cependant, l’« indicateur » Pluvinage, présente un tel relief que son nom pourrait presque devenir nom commun (comme naguère le Monsieur Pipelet d'Eugène Sue).

■ Œuvres - En poche: La Conspiration (Folio). - Aden Arabie (Points Roman). - Au T RE s : Les Chiens de garde (Maspero).

■ Critique -J.-P, Sartre, Situations I (article sur Nizan) (Gallimard, 1947). - A Ginsbourg, Nizan (Éditions Universitaires, 1966). -J.-J. Brochier, Nizan, intellectuel communiste (Maspero, 1967).