NOUVEAU Germain 1851-1920
NOUVEAU Germain
1851-1920
Poète, né dans le Var. Sa famille rêvait de faire de lui un pharmacien. Il s'enfuit à Paris, où il publie ses premiers Poèmes (1872) ; connaît Verlaine, puis, en 1873, Rimbaud (qu'il suivra à Londres), En 1879, un retour à la foi catholique de son enfance - conversion peut-être encouragée et obtenue par Verlaine, mais plus profonde que celle de son ami : plus définitive, plus exclusive aussi - va déterminer, comme en exécution d'un vœu, la rupture totale avec les milieux littéraires de son temps et une attitude d'ascétique renoncement, d'humilité spirituelle. Employé subalterne dans un ministère de 1878 à 1883, il part soudain pour le Liban ; puis retourne à Paris, se lie avec Valentine Renault. Un instant, il essaie de s'établir professeur de dessin au lycée Janson-de-Sailly (1886); mais certain jour il descend de sa chaire, et, à genoux, entonne un cantique. Il fait, à pied, le pèlerinage de Rome et celui de Saint-Jacques-de-Compostelle; voyageant sans cesse, mi-mendiant, mi-vagabond, le plus souvent dans sa Provence natale. Il est, à l'occasion, incarcéré. Voire interné.
C'est sous le nom de J.G.N. Humilis qu'il publie les poèmes du Savoir aimer, ou La Doctrine de l'amour (1904), que suivront les Poésies d'Humilis (1910). Après sa mort, on édita Les Valentines (1921; inspirées par sa brève amitié avec Valentine Renault), Le Marron travesti ou la Quatrième Églogue de Virgile (1923), Le Calepin du mendiant (1949). Poèmes ou proses - celles-ci, plus nerveuses et plus ambiguës; ceux-ci plus graves et plus classiques de ton -, les ouvrages posthumes de Germain Nouveau ont révélé une figure particulièrement attachante d'écrivain; poète à la fois mystique et« maudit », écartelé entre la sollicitation érotique (Le Peigne) et l'appel de la spiritualité, chantant la chair avec des accents si angéliques, des rythmes si solennels, que la chanson devient hymne, et à ce point ébloui par la Beauté qu'il l'appelle Dieu :
Aimez vos mains afin qu’un jour vos mains soient belles [...]
Elles ont pris leur neige aux lys des Séraphins,
Au jardin de la chair, ce sont deux fleurs pareilles
Et le sang de la rose est sous leurs ongles fins.
Liens utiles
- Germain NOUVEAU (1851-1920) (Recueil : Valentines) - La rencontre
- Germain NOUVEAU (1851-1920) (Recueil : Poésies d'Humilis) - Les mains
- Germain NOUVEAU (1851-1920) (Recueil : La Doctrine de l'amour) - Enchères
- Germain NOUVEAU (1851-1920) (Recueil : Autres vers) - Saintes femmes
- Germain NOUVEAU (1851-1920) (Recueil : Valentines) - Le verre