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PÉRET Benjamin 1899-1959

PÉRET Benjamin 1899-1959
Poète, né à Rezé, Loire-Atlantique. Un des tout premiers surréalistes ; et le plus irréductible parmi les survivants de la « Garde », après la guerre de 39-45. Anarchiste, il s’en fut rejoindre les Brigades internationales dès les premiers jours de la guerre civile espagnole ; et son mauvais esprit, comme on dit dans les mess d’officiers, lui valut par contre, au temps de la « drôle de guerre », en 1940, d’être incarcéré pour activité révolutionnaire. C’est dans la suite évidente de ces deux manifestations d’indépendance et de courage sans calcul qu’il faut placer la peu glorieuse mais étonnante « engueulade » qu’après son long séjour au Mexique il enverra en 1945 aux poètes de la Résistance, anciens camarades de lutte pour la plupart : Le Déshonneur des poètes. Rappelons plutôt ses autres titres à la reconnaissance des amateurs de poésie : Cent cinquante-deux proverbes mis au goût du jour, avec Éluard (1925 ; un chef-d’œuvre), et surtout Le Grand Jeu (1928), où l’on peut savourer l’étrange conjonction de l'écriture automatique et de l’« échelonnement logique » propre à la chanson populaire dans la progression de ses couplets. (Ainsi, dans la pièce intitulée Mémoires de Benjamin Péret. Ou encore dans La Semaine pâle :... Le mardi je la revis / semblable à un journal déplié [...]/ Mercredi nue blême et ceinte de roses / elle passa comme un mouchoir [...] /Jeudi je ne vis que les yeux... etc.) De sa riche production d’après-guerre, moins détendue, citons tout au moins Le Gigot, sa vie, son oeuvre, et Mort aux vaches et au champ d'honneur... « L’humour jaillit ici comme d’une source », dit de Péret son ami André Breton dans la célèbre Anthologie de l'humour noir, où l’humour est considéré comme arme idéale de libération et comme véhicule particulièrement périlleux et vertigineux de l’exaltation ; ou de la course au néant.


■ Œuvres - En poche: Le Grand Jeu (coll. Poésie/Gallimard).

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