ACOUSTIQUE, TECHNIQUE DU SON

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-! ~ < 1 t ' ,. ' ,.~ ACOUSTIQUE, TECHNIQ~S DUi SON. ,L'his!o~re de JI' aco':!stique se cpnfond largem~nt avec c~lle de l'architecture,.

en général et du ti?,é~tre en particulier...

Les reJ~tions sont intimes entre._l'esp~ce sonstruit.

et l'espace sonore qu'il engen?re.

En construisant les premiers amphif:qéâtres, les Grecs ont compris et conjugué, dès le we siècle av. J.-C., l'interaction entre formes, matériaux et, perceptio~ psycho-auditive de l'espace.

A l~époqu~, et jusqu'au XIXe.:siècle, l'acoustique .ne 1.peut ft.tre r~ell~ment considérée coin;Ine une science exacte. Le Romain Vitruve* sous ' 1'Antiquité ou lê jésµite allemand Athà:qase Kircher au ~XVIIe siècle pratiquent l'acoustique comme un art, selon une approche sensitive largement empirique.

L'Américain !Sabine à~Ia fin du siècle dernier fait entrer l'acoustique dans le domaine scientifique. L'empirisme cède la place auN: équations et l'oreille- aux instruments de mesure, du moins en partie. ...1 .., • - '=- ,_,# ' ,. J • •• 1) ; t D'un classicisme à l'autre .r.., ;"° ..J1, ✓ ~ • 1~ .. :. ~ --. \.. l, Il ,, L'acoustique des théâtres antjques ~test exceptionnelle ; les architectes ont rivaliSé d'ingéniosité pour permettre à des iassemblements considérables de spec~teurs.

Gusqu'à 25 090 personnes) d'entendre parfaitement l~s acteurs.

Les règles de l'acoustique sont différeri.tes suivaÎlt qu'iJ s'agit d'tÎn théâtre grec ou d'un théâtre romain.

. 4 t - J.. '\ ., .i a. - ,t, ---- 11 ... ..___ # .; .._ l L'acoustique des théâtres grecs.

Pour la elus , grande joie des touristes, les rguides, .à Epidaure pai exemple, répètent L'llassablement la même expérience exécutée au centre de l'orchestra : un crâquement d'allumette, un froissement de ~.

papier est parfaitement perçu du haut des gradins.

Suivant F.

Canac, la précision de · cette acoustique vient -notamment:de l'inclinaison de-la· pente du theatron qui permet une acoustique directe pour une grande partie .

.

des gradins, .et une ,acoustique \par réflexion pour les gradins supérieurs: La moulure"; généralement aménagée sur le bord des gradins, la fotme conr: _vex~ de :leur partie verticale favorisaient la propagation des ondes sonores.

Dans certains théâtres d'époque plus tardive, des amphores placées sous les sièges proédriques auraie1:3-t ~~nforcé.~f acousti✓que.~J\ 1~1poque hellénistique, le pràskênionj ·cette ··estrade ' surélevée édifiée sur lé~ devant du bâtiment 'de scène, aurait été l'une des solutions mises én ~ œuvre pour facilit?r l'acoustique dans des théâtres aux ·proportions plu~ vastes qû'à l'époque clas•siqu~ ·:-en effet les acteurs juchés sur le proskênion surplombaient l'orchestra d'une hauteur de 4 mètres environ et se faisaient ainsi mieux entendre des spectateurs assis su~ des gradins dorit les derniers rangs pouvaient se trouver à 50"\mètres de hàuteur.

L'évolution des· masqùes, dont· la bouche ~'ouvre déine~ur~ment jusqu'à devenir dans certains cas' un' véritable portemême nécessité.• i-:t.:: ......t. voix, aurait obéi à ,.la . I 1 • L'acoustique des $éâtres romains.

L'ensemble de 1~ édifice wse présente comme;? un colossal demi-entonnoir, protégé de tous les bruits extérieurs par ,la barrière du mur de scène et par les gradins dont le.somrr1et est couronné par une galerie.

Un actrur placé-à l'avant du pulpitum utilise l'acoustique directe pour un tierp ~~viron de l'auditoire et l'acoustique indirecte pour le reste des 5 gradins, par réflexion des" ondes sonores sur le dallage de 'l'orchestra.

Lorsque le théâtre de Dionysos à Athènes fut aménagé par les Romains, on s'aperçut qu'il était nécessaire de laisser libre; ùne certaine zone dans l'orchestra et "'; célle-ci fut-; délimitée p~r un los~ange enèore visible aujourd'hui.

Lorsque l'acteur est au fond dÙ'pulpitum il fait jouer la résonance d:u=mur de scène et.

de son plafond à caissons. Les mutilations des théâtres .

. romains ont été très_,, préjudiciables à leur acoustique.; en· l'absence du plafond de scène, les- chanteurs des chorégies d'Orange doivent parfois tourner le dos aux spectateurs pour favo·riser la réflexion des ondes sonores sur le mur de scène.

La destruction d'une P?rtie_,, des gradins a rendu certains théâtres !...

romains, ::: comme celui cl'Arles, impropres aux représentations d~amatiques. En~ outre, le théâtre romain se présente, à la différence du.t théâtre grec .,ouvert, comme une caisse de résonance mieux adaptée aux 1 1 chœurs et à une riche musique orchestrale qu'à la simple déclamation souvent troublée par un phénomène cl' écho. Théâtre ouvert / théâtre fermé l ;_ ._ " ._.. - .,_ • _., V ~ - u,. " .

__. La chute de l'Empire romain entraîne avec elle sinon la disparition du moins le quasiabandon des lieux de théâtre.

Mystères, drames et farces.

apparaissent timidement à partir de la fin du Ier millénaire.

Il s'agit de spectacles inspirés de la vie religieuse donnés dans l'enceinte même des· églises ou sur les porches, ·les parvis.

L'acoustique des églises et des cathédrales est très particulière. La pierre, principal matériau employé, ainsi que l'imposant volume interne, clos et couvert, créent une réverbération qui dépasse couramn1ent les dix secondes.

Dans ces conditions, la ·parole est difficilement intelligible.

Les acteurs qui jouent la Passion ou un miracle* adoptent, 1tout comme._, les officiants, -une diction spécifique,.

caractérisée par sa lenteur et une ·accentuation syllabique très prononcée.

On ·s'aperçoit dès lors très vite que 1la musique·, ài l'inverse du théâtre, s' accomrr1ode fort bien de la réverbération. Unet réalité qui se vérifi·e toujours aujour~ _d'hui.

· · ~ Le premier théâtre permanent est construit à Paris à l'aube du xve siècle.

Il s'agit d'un théâtre en bois, dont l'architecture est simplifiée à l'extrême :~ une estrade qui tient lieu de scène, .

quelques loges· et un parterre recouvert d'un plancher sonm1aire.

La forme est circulaire ou polygonale.

Le spectacle est donné à ciel OU\Zert.

Bien qu'aucun de ces théâtres ne soit parvenu intact jusqu'à nous, l'emploi du bois et l'absence de to~t .P.

~fme~~I?-t d'imaginer une acoustique fat! pèû réyerbé~ante.

et donc tout à..

fait pro~ pice à~l'iptelligibilité· 'de la parolê~ \ · :~ . . . 1 1 fJ • .. t: -.i-.)- ri Le théâtre à l'italienne· . 1 r • Les premières salles dites (Principes~,d acoustique1 1701).; A .·sa suite, et pour plus de deux siècles, on considérera l'acoustique comme > bien que la.

frontière entre musique et acoustique demeure floue.

Ce qui n'a rien de surprenant puisque, jusqu'à la seconde moitié ·du xxe ~siècle, l'oreille humaine restera un instrument inc9mparable de mesure des propriétés ~ du son: De ~ C' ... .1 I ... plus, les recherches des physiciens utiliseront souvent des matériels d'expérimentation issus de la facture instrumentale : Chladni (auteur d'un traité d~acoustique 'traduit en France en 1809) explore les vibrations .

de plaques finies et construit un instrument de musique, le clavicylindre. ~ • Parmi les hommes des Lumières qui tentèrent de mettre au point une salle de spectacle satisfaisante sous'" le -.

rapport dè l'acoustique;· l'architecte P.

Patte retient l'attention par la cohérence de la solution qu~il 1 propose· (Essai,._ sur / architecture théâtrale, 1762).

Le plan de la salle qu'il préconise présente la',forrne d'une ellipse (tronquée au cadre de scène) très proche du plan de l'opéra construit au château de Versailles par Gabriel*.

Mais l'élévation en diffère par la suppression des colonnes _ainsi que de tout obstacle à la. Seuls -s'étagent, à~ l~aplomb, quatre rangs de ·balcons , continus posés i en ·console le long d'une paroi en maçonnerie lourde (pour prévenir.!; tout risque d'incendie) revêtue, côté spectateurs, d'un lambris mince ..

Patte ~justifie ·ces dispositions par des règles géométriques et physiques simples ':· le son est réputé agir par rayons se :'comportant, et donc se Iéfléchissant, comme des rayons lumineux; les parois' élastiques augmentant l'énergie lors du choc.

Par conséquent une ellipse aux parois élastiques devait posséder le pouvoir de renforcer ~- considérablement, sans .,.

rien perdre de la clarté du message, la voix des acteurs. L,.! : : _ * :î $ Sous l' apparente·jmodernité.... »