analyse linéaire spleen: quand le ciel bas
Publié le 14/05/2023
Extrait du document
«
Le spleen
Les poètes aiment souvent célébrer la beauté et leurs œuvres
semblent bien l’expression d’une beauté naturelle.
Cependant
certains poètes rompent avec cette vision traditionnelle comme
avec Baudelaire pour qui l’écriture poétique est un moyen
d’accéder à un rêve, un idéal à travers une véritable alchimie
poétique.
Ce poète à la confluence de différents mouvements,
et faisant partie des poètes maudits, publie son recueil « les
fleurs du mal en 1857.
Le poème : “quand le ciel bas...” est
extrait de la section Spleen de ce recueil.
Le poète y décrit son
déchirement entre sa recherche incessante de l'idéal perdu et
son enlisement dans les affres, et les misères du quotidien.
Baudelaire exprime son combat et son impuissance face à un
vide qu'il ne parvient pas à combler.
Il décrit une crise aiguë à
l’aide d’images puissantes et évocatrice d’un enfermement
absolu.
Problématique : Comment le poète exprime-t-il son spleen ?
Le poème évolue selon le mouvement suivant :
- Dans les 3 premières strophes Baudelaire décrit son
ennui ;
- Dans la 4ème strophe le poète essaye de se libérer de son
mal être, d'échapper à son spleen ;
- La dernière strophe exprime avec amertume, l’échec du
poète à vaincre son spleen.
La première strophe décrit le paysage intérieur du poète
marqué par la mélancolie.
La proposition subordonnée
circonstancielle de temps « Quand le ciel bas et lourd » (V.1)
renvoie à un moment de douleur.
La comparaison « pèse
comme un couvercle » (V.1) suggère l’étouffement, le poète est
emprisonné dans un monde qui l’écrase, c'est une vision
tragique de l’homme qui est soumis à un ordre qui le dépasse.
Le 2ème vers exprime la souffrance du poète de manière
métonymique l’expression « esprit gémissant » désigne la
douleur et la souffrance de l’homme.
L’ennui dont il parle est
chronique ; c'est un dégoût généralisé et sans cause, il est
aussi une maladie de l’âme tourmentée par une insatisfaction
permanente.
L’oxymore suivi d’une comparaison « il nous verse un jour noir
plus triste que les nuits » (V.4) amplifient la douleur du poète
et la dimension dévastatrice du spleen.
Le spleen et l’ennui sont donc considérés comme un piège
terrible et effrayant dont le poète est victime
Dans la deuxième strophe, Baudelaire exprime une mélancolie
amplifiée par les images d’enfermement et d’humidité à travers
une seconde subordonnée qui vient s'ajouter à la première
« Quand la terre est changée en un cachot humide ».
C'est une
métaphore associant la terre a une cellule obscure, dans
laquelle règne la solitude.
L’idée d’obscurité peut se lire également dans les vers 5 et 6 à
travers la comparaison « l’espérance comme une chauvesouris
s’en va battant les murs de son aile timide ».
L’Espoir est
présenté comme un être aveuglé dans le labyrinthe sombre du
monde, et qui se « cogne la tête a des plafonds pourris »
(V.8) ; Ainsi l’univers décrit par Baudelaire ne présente aucune
perspective, aucune échappatoire.
La chauve-souris est une
créature nocturne, torturée, aveugle et fragile
On assiste donc à une oppression croissante du poète exprimée
par l’image de l’enfermement et la fragilité de l’espérance.
La troisième strophe donne l’idée d’une prison de plus en plus
étouffante comme en témoigne la métaphore « quand la pluie
étalant ses immenses trainées d’une vaste prison imite les
barreaux …....
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