Littérature, fonctions

« L'altruisme et la philanthropie qui gouvernent la démarche littéraire obligent très souvent l'écrivain à prendre position auprès du peuple.

C’est éventuellement dans ce sens qu’il est dit :«….

».

En d’autres termes, l'expression littéraire traduit les aspirations du peuple.

Cela demeure-t-il l’unique vocation de la littérature ? Alors, pour mieux cerner ce sujet, nous dirons d’abord que l'expression littéraire s’engage auprès du peuple ; ensuite, nous verrons qu'elle peut permettre à l'écrivain de parler de sa personne.

Et, enfin, nous montrerons qu'elle peut être d’ordre esthétique. Traduire les aspirations du peuple est l'une des cordes que l'écrivain ajoute à son arc. Ainsi, il prend une position engagée auprès de son peuple. D’abord, son engagement peut être d’ordre didactique.

En ce sens, l'écrivain, dans ses écrits, véhicule des leçons de conduite, des leçons de morale qu’il cherche à inculquer à son lecteur.

Il cherchera à guider son peuple vers la lumière, la connaissance. Cette vision de la littérature est défendue par les romantiques qui voient l'écrivain comme un mage.

À ce titre, il devient pertinent de rappeler l'injonction de Michel BUTOR : « Lis tes ratures ! ». Ensuite, l'écrivain, à travers son engagement, peut avoir une posture sociale. En effet, conscient de son appartenance au peuple, l'écrivain ne peut rester à l’écart quand ses semblables souffrent ou subissent une injustice.

Alors, dans ses écrits, il voudra défendre cette partie de son peuple qui subit cette injustice.

Sous cet angle, l'écriture sert de moyen de défense des intérêts populaires.

Car, l'écrivain se fait la voix des sans voix.

Cest dans ce sillage que George SAND écrit : « Si le ciel m’a fait poète ; c’est pour faire entendre les cris de détresse du peuple.

» Enfin, l'écrivain peut s'engager politiquement auprès de son peuple.

En fait, la politique est définie comme l’art de gérer les affaires de la cité.

Ainsi, cela requiert le concours de toutes les forces vives de la nation, donc l'écrivain ne peut rester indifférent.

Il fera de son écriture un appel au patriotisme et lui-même se fait un patriote soucieux de défendre l'intérêt supérieur de la nation.

Alphonse de LAMARTINE , dans son poème épistolaire adressé à son ami Félix GUILLEMARDET, étayera cette position.

Il dit : « Frère, le temps n’est plus où j'écoutais mon âme se plaindre et soupirer comme une faible femme.

» En somme, l'écrivain peut s'engager à traduire les aspirations didactiques, sociales et politiques de son peuple.

Toutefois, il peut parfois se détacher des autres pour ne parler que de sa personne.

En ce sens, son expression devient relativement personnelle.

Alors, il parlera de ses sentiments et de ses états d'âme. D'une part son lyrisme peut afficher une douleur.

Dans ce cas, il devient pessimiste.

En effet, quand l'angoisse l’accable , il devient fragile.

Ce faisant il ne peut que se confier à sa plume pour laisse voir sa tristesse, son désarroi.

Souvent , la tonalité de ses écrits est pathétique voire élégiaque.

Comme en témoigne Victor HUGO dans l'un de ses poèmes où il pleure la perte de sa fille suite à une noyade.

Il dit : « Oh ! je fus comme fou au premier moment / Hélas ! et, je pleurai trois jours amèrement.

». D’autre part, à travers une expression personnelle, l'écrivain peut exposer sa joie.

Ainsi son lyrisme est jubilatoire.

En fait, l'écrivain est tellement heureux qu’il ne peut qu’en parler.... »