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Annie Ernaux - La place (commentaire de texte)

Publié le 14/03/2022

Extrait du document

« Annie Ernaux, née Annie Duchesne le 1er septembre 1940 à Lillebonne, est une auteure française née dans un milieu social modeste, de parents d’abord ouvriers, puis petits commerçants.

Elle passe son enfance et sa jeunesse à Yvetot, en Normandie.

Au début des années 1970, elle enseigne au collège d’Evire à Annecy, puis à Pontoise, avant d'intégrer le Centre national d'enseignement à distance.

Ce temps coїncide avec la mort de son père, qui était une personne très importante dans la vie de l’écrivaine malgré qu’ils avaient des points de vue différents sur la vie et ses valeurs. Par ce malheur commence son œuvre à caractère autobiographique, « La Place ».

Annie Ernaux délaisse la fiction pour se concentrer sur le matériel autobiographique que constitue son enfance dans le caféépicerie parental d’Yvetot.

Mêlant expérience historique et expérience individuelle, son œuvre montre l’ascension sociale de ses parents.

Mais c’est aussi la douleur inexprimable à cause de la perte d’une personne très proche, se sont des souvenirs du passé qui ne reviendra jamais.

Ce texte vise à dénoncer non seulement l’histoire ou les souvenirs d’une famille mais aussi de toute la France de cette période-là. L’enfant est elle aussi planté dans ce milieu : rien n’est moins naturel pour elle que de « bien parler » comme l’exprime le verbe « s’efforcer » (20) et surtout la comparaison avec un saut dans le vide.

Cette image souligne l’angoisse de ne pas atteindre la maîtrise d’un langage si éloigné de celui utilisé chez elle.

Enfant, elle a elle-même intériorisé les préjugés de son père : elle se représente un père instituteur en train de l’obliger constamment à s’exprimer dans un langage soutenu (l22-23) alors que le simple fait de vivre dans un milieu cultivé permet un apprentissage libre et progressif.

Cette difficulté à progresser dans la maîtrise de la langue s’exprime aussi par l’idée de contraintes de paroles très lourdes « en détachant ses mots », « avec toute la bouche ».

L’école contribue à renforcer l’écart entre le langage populaire de l’enfant et celui de l’enseignement : la maîtresse « reprend » l’enfant, c’est-à-dire qu’elle la corrige, ce qui la renforce dans l’idée qu’elle parle mal. L’enfant qui s’épanouit en classe se croit autorisée à corriger les fautes de langue de son père mais celui-ci réagit violemment (l25).

Cette réaction violente peut être interprétée de plusieurs façons : l’humiliation qu’une fille, désormais plus connaisseuse que son père, lui inflige ; le. »

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