Entre souffrance et épanouissement, quel est, pour vous, le sens du travail ?
Publié le 16/02/2023
Extrait du document
«
Sujet
Entre souffrance et épanouissement, quel est, pour vous, le sens du travail ?
Analyse du sujet
L:analyse de ce sujet ne pose pas de difficulté particulière.
Il est donc demandé aux candidats de réfléchir au sens du travail, tant sur le plan individuel que
collectif : est-il une « souffrance » ou un « épanouissement » ? Les deux à la fois ?
Problématique
La réflexion ne porte que sur le travail et sur l'importance que l'on peut lui donner.
Plus précisément,
on attend des candidats qu'ils répondent à la question posée à la fin du libellé du sujet.
Naturelle
ment, une telle question implique une réponse nuancée.
S'il est évident que le fait d'avoir un travail
améliore le sort de l'homme, il est tout aussi certain que le travail ne peut constituer une fin en soi
et résoudre tous les maux.
Construction du plan
Le caractère nuancé de la réponse à apporter à la question posée dans le sujet requiert un plan
classique de type « Oui/Non » ou « Pour/Contre ».
Dans le cas du sujet proposé, l'articulation sera la suivante :
• Le travail ne peut guérir tous les maux
• Mais le travail guérit beaucoup de maux
Observons que la seconde partie se termine sur une note positive.
" ANNALES DE L'ÉPREUVE DE COMPOSITION
e
Corrigé
Introduction
[
(
Le mot « travail » vient du latin tripalium qui était un instrument de torture.
Valeur reconnue
universellement aujourd'hui, le travail était à l'origine un instrument de torture.
Cette dichotomie
illustre toute l'ambiguïté de la valeur que l'on peut reconnaître au travail.
Les débats contemporains autour de la délinquance et du manque de perspectives d'une partie
de la jeunesse semblent faire passer la question du travail au second plan.
Pourtant, l'insertion
professionnelle d'individus marginalisés pourrait notablement améliorer la situation sociale de notre
pays.
Sur le plan personnel, le fait d'occuper un emploi rémunéré est également très valorisant
et conduit à s'épanouir.
Cependant, tel Janus, le travail a une double face : il peut également être
source de stress ou d'aliénation, ou même susciter de pires désordres que ceux qu'il est supposé
faire disparaître.
S'il faut se garder d'un certain angélisme vis-à-vis des mérites que l'on peut reconnaître au travail,
il reste certain qu'il apporte des solutions positives à nombre de maux frappant notre société.
Première partie :.
Le travail ne peut guérir tous les maux
,.
1
•
.
•.
1
•
1
►
Seuls quelques esprits naïfs peuvent croire que le travail, entendu comme occupation professionnelle rémunérée, soit le remède qui résoudra tous les problèmes rencontrés par l'homme.
Au contraire, lorsque l'on se penche sur la situation actuelle de notre société et sur les excès peut
provoquer le travail lui-même, on ne peut que tempérer fortement le jugement de Voltaire.
Le Gode pénal s'est enrichi d'un nouveau délit : celui du harcèlement au travail.
Cet exemple
démontre à quel point, en soi, travailler peut susciter un mal-être.
Finalement, le monde contemporain présente de nombreux témoignages des dangers que le travail peut susciter : le stress, la
course sans fin au profit, la compétition où l'on cherche à écraser son voisin, la monotonie des
journées « métro-boulot-dodo »...
La liste peut s'allonger largement encore et l'on remarque déjà
que le travail, loin d'être une fin en soi, est aussi la source de bien des maux de notre société.
On travaille afin de gagner de l'argent pour vivre, mais on peut finir par vivre uniquement pour
gagner de l'argent.
La pression de la hiérarchie ou celle de la rentabilité finissent parfois par broyer
les consciences des individus : le travail redevient cet instrument de torture des Romains.
87
Sans atteindre les excès de cette aliénation au travail, il faut, en toute hypothèse, admettre que
l'épanouissement personnel ne passe pas exclusivement par le travail.
Voltaire évoquait l'ennui,
le vice et le besoin.
Mais une vie humaine ne se résume pas au choix et à l'exercice d'un métier,
si valorisant soit-il.
Au seuil de notre mort, allons-nou� penser à notre travail passé ou à nos
amours terrestres ? Les grandes richesses de l'existence �ont avant tout immatérielles et souvent
totalement détachées du monde professionnel.
L:amour, l'amitié, la création, la recherche mystique
ou l'aventure existent en marge du travail et donnent tout sens à une destinée humaine.
Peut-on
imaginer qu'un individu sans vie affective ne peut sombrer dans le malheur, voire le vice ? Assuré
ment non, et c'est bien pour cela que l'épanouissement personnel et l'insertion positive d'un individu
dans la société ne dépendent pas uniquement du travail.
Sur un plan plus collectif, il convient également d'admettre que la généralisation de l'exercice
d'un métier dans la population adulte n'est pas la solution ultime à tous les problèmes sociaux.
La délinquance ou la....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Beaucoup de jeunes ne considèrent plus le travail comme une activité capable d'absorber toute l'attention et toute la personne. L'activité professionnelle n'est plus l'unique souci et l'unique centre d'intérêt. Elle n'est plus que l'un des nombreux aspects de la vie. N'ayant qu'une signification partielle, elle devient de plus en plus un simple moyen de parvenir à d'autres fins, une façon de gagner un peu d'argent pour accomplir ce que l'on désire vraiment : ce n'est plus par le trav
- Comment le travail du metteur en scène peut-il influer sur le sens d'une oeuvre ?
- Le travail intellectuel est-il un travail comme les autres ?
- Laquelle des deux écoles est-elle la plus classée pour garder le sens ;les belles infidèles ou le mot à mot ?
- La discrimination des genres au travail