Exposé sur Clovis
Publié le 16/09/2023
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Exposé sur Clovis
LS1
De Gaulle 1959 “Pour moi l’histoire de France commence avec Clovis, choisi comme
roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France.”
Lorsqu’il s’agit de célébrer leur propre identité, d’exalter l’ancienneté et de cultiver les vertus
de leur pays, les Français se tournent, ou du moins se sont longtemps tournés vers Clovis.
Celui-ci demeure bien le premier des rois, le premier des Chrétiens, le premier des Français,
qui lui doivent leurs noms.
Bien qu’au XIXème siècle, les politiques aient tenté un moment
de substituer Vercingétorix à ce dernier, Clovis reste un personnage politique emblématique
de l’histoire de France et de l’histoire des Français.
C’est un homme dont le vécu nous reste
en grande partie inconnu.
En effet, un problème majeur se pose lorsque l’on en vient à
étudier Clovis: celui du grand manque de sources, et encore plus de sources fiables.
Les
principaux témoignages de ce qu’il a accompli de son vivant nous proviennent de Grégoire
de Tours, évêque et historien qui a rédigé L’Histoire des Francs, ouvrage dont proviennent
notamment le mythe du vase de Soissons ou encore celui du baptême.
Cependant, avec ce
récit, Grégoire de Tours souhaitait montrer le processus d’évangélisation d’un peuple
barbare et appuyer la supériorité de la religion chrétienne sur les autres religions.
Ainsi, il est
impossible de considérer ses écrits comme des sources absolument fiables puisqu’il a
certainement romancé ou exagéré certains passages.
Malgré ces problèmes d’accès à des
ressources historiques fiables, il reste clair que Clovis est un personnage qui a marqué son
temps mais également l’histoire jusqu’à nos jours.
Nous nous demanderons alors dans
quelle mesure la figure de Clovis, par sa condition de premier roi de France, a marqué
l’histoire du pays ainsi qu’une partie de ses mœurs.
Nous étudierons dans un premier temps l’histoire du règne de Clovis, ses conquêtes et les
légendes qui l’entourent.
Par la suite, nous nous intéresserons aux relations qu’entretenait
Clovis avec le reste du royaume, en particulier avec l'Église et avec les peuples voisins.
Enfin, nous exposerons l’héritage que nous a laissé Clovis, notamment à travers la royauté.
1/ L’histoire de Clovis, ses conquêtes, ses légendes.
Le règne de Clovis commence en 481 à la mort de son père, Childéric 1er.
Nous
n’avons pas d’informations sur les cinq premières années de son règne.
Le premier
événement marquant du règne de Clovis est sa bataille contre Syagrius, général romain
basé à Soissons en 486.
Clovis remporte la bataille et prend donc possession du royaume
de Syagrius.
Alors encore ancré dans les traditions barbares de l’époque, Clovis et ses
hommes pillent les églises de la région.
C’est de cet événement que découle le premier
mythe autour de Clovis: celui du vase de Soissons.
En effet, ce vase liturgique fait partie du
butin issu des pillages.
L’évêque de l'église souhaite le récupérer et Clovis invite alors ce
dernier à le suivre jusqu’à Soissons pour pouvoir le récupérer lors de la répartition du trésor.
Cependant, un des guerriers, jaloux, brise le vase à l’aide de sa hache.
Un an plus tard, lors
d’une bataille, il brise le crâne de ce même soldat avec une hache en annonçant: “C’est
ainsi que tu as fait à Soissons avec le vase”.
Ce premier mythe contribue à construire
l’image de Clovis en tant que roi guerrier qu’il faut craindre.
Cela montre également que ce
dernier sait analyser les rapports de force et agir en conséquence pour s’assurer de
conserver sa supériorité.
Cet épisode est une représentation de Clovis dans son rôle de roi
vengeur, encore ancré dans les traditions barbares.
Il mène par la suite un campagne de conquêtes avec des batailles notables telle que celle
de Tolbiac contre les Alamans en 506.
La légende veut que Clovis, craignant la défaite face
à ces derniers, ait imploré l’aide du Christ en promettant de se convertir à la religion de sa
femme Clotilde s’il remportait cette bataille.
Il affronta également les Wisigoths et leur roi
Alaric II en 507 à Vouillé.
Il ressortit vainqueur, remportant un vaste territoire qui correspond
aujourd’hui au Midi de la France, à la suite de la mort d’Alaric II que Clovis aurait tué de ses
mains durant la bataille.
Clovis atteint donc l’apogée de son règne en 508, l’année de sa conversion qui est d’ailleurs
source de mythes.
En effet, selon Grégoire de Tours, en passant par Tours sur le tombeau
de Saint Martin, Clovis confirme sa volonté de se convertir.
Il est alors baptisé à Reims par
l'évêque Rémi.
Certains historiens se basant sur l’Histoire des Francs fixent la date du
baptême en 496 mais des recherches plus récentes le placeraient plutôt le jour de Noël en
507 ou en 508, donc après sa victoire sur les Alamans à Tolbiac.
Le mythe connu de tous
autour de ce baptême est celui de la colombe qui serait descendue du ciel pour apporter
l’huile sacrée nécessaire pour oindre Clovis.
Cette légende a une valeur symbolique puisque
la colombe représente le pouvoir divin qui dans cette situation reconnaît Clovis comme
détenteur légitime du pouvoir.
On retrouve aussi dans les écrits de Grégoire de Tours une
information selon laquelle 3000 des guerriers de Clovis se seraient fait baptisés le même
jour.
Cependant, à l’époque 3000 était un nombre générique qui signifiait “beaucoup”.
Nous
ne disposons alors encore une fois pas de sources assez précises et véridiques.
C’est pour
cette raison que des historiens comme Bruno Dumézil remettent en cause les circonstances
du baptême de Clovis et son importance pour la société de l’époque, déjà majoritairement
christiannisée.
Le motif de sa conversion est également remis en question.
Les historiens
considèrent que Clovis aurait décidé de se convertir non pas par pure foi mais par stratégie
politique.
En effet, à l’époque l’empire romain avait beaucoup d’importance.
Or, la religion
des romains était le christianisme nicéen.
D’autres peuples barbares tels que les Wisigoths
étaient aussi convertis au christianisme mais à une autre branche: le christianisme arien.
Ainsi, Clovis souhaite se convertir au christianisme nicéen pour se placer en tant qu’héritier
légitime de l’Empire romain et bénéficier de l’appui politique des puissants de l’Eglise.
Clovis est donc un roi conquérant qui cherche à légitimer son pouvoir par l’institution de liens
avec des ancêtres ou des groupes honorables et prestigieux.
C’est pour cette raison qu’il
entretient notamment des relations étroites avec l’Eglise comme nous allons le voir.
2/ Les relations de Clovis
Laurent Theis dans son livre Clovis, de l’histoire au mythe.
Propose une piste de
réflexion pour expliquer tous les succès que Clovis a eu pendant son règne.
Plutôt que de
l’imaginer comme un roi brillant et stratège prenant constamment les bonnes décisions, il
tend plutôt à imaginer celui-ci comme un roi étant avant tout talentueux dans sa capacité à
savoir s’entourer, les réussites du premier des rois ne seraient pas le fait d’une seule entité
mais de tout un groupe au côté de lui.
En effet, plus qu’un simple conquérant de territoire,
Clovis par son charisme semblait également conquérir les hommes.
A la fois adoré par son
peuple et ses alliés que craint et respecté par ses ennemis.
Les relations que construisit
Clovis tout au long de son règne eurent un impact sur ses conquêtes et ses réussites.
La relation la plus importante à analyser est celle reliant Clovis à l’Eglise chrétienne.
D’abord
païens, Clovis finit son règne en roi très pieux et appuyés par les religieux du pays.
Cet
intérêt pour la foi chrétienne est d’abord semée par sa femme Clotilde, fervente catholique
contrairement a l’arianisme pratiqué par la famille royale Burgonde.
Sa femme lui tiendra de
longs discours tournant en dérision ses dieux, cependant Clovis restera fermé à cette
nouvelle fois pour un temps.
La suite est connue et Clovis est finalement baptisé à Reims
par Rémi.
Cette conversion au christianisme, que l’on peut difficilement lier à un réel intérêt
pour le christianisme, prend tout son sens quand l’on analyse le pouvoir qu’avaient les
évêques Gallo romains sur les populations locales, s’assurer le soutiens de ces évêques
assurait le soutien des populations de son royaume, tout en lui conférant de surcroît un
casus Belli pour la suite de ses conquêtes, prétendant lutter contre l’hérésie en partant
guerroyer contre les Wisigoth ariens.
Cette entente entre Clovis et les chrétiens est à double
sens, les évêques apportent leurs soutiens à Clovis et assure son adoption par les
populations locale tandis que Clovis cultive cette entente en multipliant les cadeaux faits à
l'Église notamment avec de nombreuses offrandes à St Martin en partant et en revenant de
campagne.
Cette entente avec l’Eglise est telle qu’elle motivera également l’entente de
Clovis et de l’empereur romain d’Orient Anastase de Byzance, lui conférant le titre de consul
et renforçant encore plus son image au sein des populations gallo- romaines.
Clovis s’attire
les faveurs des religieux de tous les territoires, ainsi, lorsqu’il part en guerre contre les
Wisigoth, une partie de la population chrétienne est derrière lui, certains évêques sont
mêmes bannis par le roi....
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