Analyse sur le poème « Une Charogne »
Publié le 24/09/2023
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«
Analyse sur le poème « Une
Charogne » (vous chercherez la
définition des mots en gras)
Mouvements :
V1 à 16 : La description du
cadavre en décomposition
V37 à 48 : La comparaison à la
femme aimée
Analyse linéaire (suite et fin) :
Fin de la première et début de la
deuxième strophe (suite et fin) :
Baudelaire établit un lien entre la
femme aimée et le cadavre en
décomposition.
Il vise ainsi la
comparaison.
Il fait intervenir les sens
de : la vue, le toucher et l’odorat.
Par
la synesthésie, le poète donne à vie
à ce qu’il décrit.
La troisième strophe :
Baudelaire conduit le lecteur vers la
laideur.
Par cette antithèse « soleil/
pourriture » , on retrouve la
thématique de la boue et l'or.
L'emploi du verbe « cuire » dans la
comparaison au v.
10 est encore une
fois ironique car le terme culinaire est
en contradiction avec l'élément
évoqué.
V11 : personnification de la nature,
phénomène naturel, rappelé par le
poète.
V12 : la nature reprend ses droits.
La charogne peut être associée au
genre pictural de la nature morte
ou vanité.
Comme par l’exemple le «
soleil » met en valeur l'objet
représenté.
On retrouve aussi les
thèmes fondamentaux de ce genre :
l'idée de la fuite du temps «
rendre[...] à la grande nature »
(v.11), mais aussi de la fragilité de la
vie à travers la symbolique de la «
fleur » au v.
14, ou encore la vanité
des biens de ce monde avec les
invocations « ô la reine » (v.
41) « ô
ma beauté » (v.
44) qui par extension
rappellent richesse et coquetterie.
La quatrième strophe :
V13 : oxymore qui évoque l’horreur et
l’adverbe intensif « si » (v15) marque
l’ironie encore une fois.
Le poète fait
cohabiter la laideur et la beauté.
V13 : personnification par le verbe
« regardait » et dont le terme « ciel »
indique un sens divin.
« fleur » renvoie au titre du recueil.
La comparaison crée une antithèse
qui démontre : on peut extraire la
beauté du mal.
Allitération en [r] (sonorités dures) à
des allitérations en [s] : pour faire
entendre le contraste qu’il décrit.
Progression dans la progression de la
charogne : visuelle (v5) aux degrés
de décomposition (v14) à olfactive
(v8 et v15).
Baudelaire opère une
gradation dans l’horreur.
La dixième strophe :
Retour sur la femme aimée.
V37 : adresse directe à la femme
aimée.
Le poète la compare
directement au cadavre en
décomposition à travers la
formulation « vous serez semblable »
V38 : l’adverbe « pourtant » et
l’emploi du futur indiquent la certitude
de Baudelaire.
Les groupes nominaux « cette
ordure » et « cette infection »
insistent sur la laideur.
L’usage du démonstratif « cette »
donne à voir au lecteur et insiste sur
cette vision macabre.
Double insistance avec cette diérèse
sur le mot « infection » qu’il fait rimer
avec « passion ».
Hyperboles aux vers 39-40 : se
moquer de la poésie traditionnelle qui
de la femme un objet de perfection.
Transformation : le poète fait ici
l’éloge de la femme aimée à travers
la description de la charogne.
C’est le
principe de l’alchimie : transformer du
laid en beau.
La onzième et douzième strophe :
Baudelaire se joue de la poésie
lyrique avec une ponctuation
expressive (les exclamatives v41 et
42) ou la comparaison doublée d’une
hyperbole « telle vous serez, ô la
reine des grâces ».
Ironie marquée par les homonymes
qui riment « grâces « avec « grasse »
(il détourne les codes de l’amour
courtois).
Champs lexicaux de l’amour
« beauté » « baisers » et celui de la
mort « sous l’herbe » « moisir » (une
opposition qui rappelle la thématique
de la boue e t l’or).
Antithèses et contrastes avec les
rimes dans les termes « vermine »/
« divine ».
Le poète est le seul à conserver
l’image de la beauté de la femme par
son art (« la forme et l’essence
divine/ De mes amours
décomposés »), souligné par la seule
occurrence du « je » dans tout le
poème
Conclusion :
Ce poème qui sonne comme un memento
mori montre tout le pouvoir de la poésie.
Elle le fait par un processus très précis : le
poète (l'artiste) ne peut retenir du réel que
des impressions mortes, désignées ici par
la figure du cadavre.
Sa sensibilité, son
génie consiste à les ressusciter sous une
forme sublimée.
L'artiste métamorphose la
mort en vie.
Il , par son art, transforme le
vulgaire, le banal, l'horreur en un chef
d'œuvre, telle est la signification de la
métaphore de l'alchimie dans l'œuvre de
Baudelaire.
Ce poème se montre très
novateur car les codes de la poésie
traditionnelle (célébration de la beauté de
la femme aimée, éloge de la femme...)
sont complètement inversés ; il propose
ainsi une réécriture de la poésie
amoureuse.
Analyse linéaire sur « La Nuit de
Mai » de Musset (vous chercherez les
mots en gras)
Mouvements :
v.
1-2 → la thèse romantique : la
souffrance comme moteur de la création
v.
3 à 31 → L'allégorie du pélican
v.
32 à 41 → L'apostrophe du poète par la
muse
Problématique: Comment Musset associet-il la beauté à la souffrance ? Comment
Musset évoque-t-il ici l'alchimie poétique ?
Analyse linéaire :
v.
1-2 → la thèse romantique : la
souffrance comme moteur de la
création
superlatif « les plus » : dimension
hyperbolique.
Vocabulaire
de
la
souffrance :
« désespérés », « sanglots » associé
à la beauté, de la création artistique
« beaux » et « immortels ».
vision romantique de la poésie
(« chant ») : la douleur (la boue) est
le moteur de la création artistique
(l’or).
La souffrance permet d'accéder
à la beauté artistique.
Présent de vérité générale : une
valeur universelle aux mots, renforcé
par l'expression « j'en sais ».
C'est
une divinité qui s'exprime (argument
d’autorité).
v.
3 à 31 → L'allégorie du pélican
présentation de l'oiseau fatigué ainsi
que l'indiquent l'adjectif « lassé » et
le verbe « s'abattre » qui rentre «
d'un long voyage ».
Le voyage : symbole de l'expérience
mais aussi de la solitude.
L'atmosphère
marine :
sombre,
obscure, sinistre et mélancolique
(cher aux poètes romantiques) ainsi
que l'indiquent les expressions «
brouillards du soir » au pluriel, «
roseaux » et « eaux ».
On comprend que cet oiseau est père
et qu'il doit nourrir ses enfants «
affamés ».
Il est donc sollicité malgré
sa fatigue marquée.
Il est même attendu ainsi que
l'indiquent le verbe « courent » et le
complément circonstanciel « au loin
».
Le présent de description dans les
verbes « retourne » et « courent » et
le participe présent « voyant »
permettent de visualiser une action
en train de se faire, puis aussi de
poser le cadre et l'atmosphère qui
s'en dégage.
L'adverbe « déjà » et le verbe «
courent » : répétition qui traduit
l'impatience des enfants.
En outre, le
participe présent « croyant » figure
leur illusion et leur insouciance.
« proie » et « joie « : unis par la
rime et renforcent l'idée selon laquelle
le père n'est vu que comme celui qui
les nourrit.
Les petits sont d'ailleurs
décrits comme des monstres ainsi
que l'indiquent le gérondif « en
secouant » et l'adjectif « hideux ».
Leur aspect physique peut paraître
rebutant ainsi qu'en témoigne le
terme péjoratif « goitre » pour
désigner la poche extensible sous leur
bec.
Une présentation de la situation :
monstrueuse et pesante.
le pronom personnel « lui » placé en
début de vers isole l'oiseau et le met
en valeur, soutenu par l'expression «
roche élevée ».
Il se place aussi
comme protecteur puisqu'il est audessus de ses enfants « son aile
pendante abritant sa couvée ».
L'oiseau est qualifié à travers la
périphrase de « pêcheur mélancolique
».
Le terme « pêcheur » renvoie au
régime alimentaire du
pélican qui est piscivore (se nourrit de
poisson) mais on peut aussi voir une
syllepse (double sens) et entendre
un terme religieux désignant celui qui
est coupable d'une faute (celle de ne
pas avoir trouvé de quoi nourrir ses
enfants?)
En
revanche
l'adjectif
épithète « mélancolique » est plus
étrange pour le qualifier.
En effet, le
terme
vient du latin « mélancholia » qui
signifie « bile noire » (un des quatre
états dans la médecine ancienne
d'Hippocrate parmi le sang, la lymphe
et la bile jaune) et qui désigne une
tristesse profonde proche de la
dépression.
[Cela ne va sans rappeler
le spleen baudelairien !] Ainsi, ce
n'est qu'à la fin du....
»
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