A de multiples signes, on sent dans la jeunesse actuelle une soif d'affirmation créatrice. Si la culture, sous toutes ses formes, n'est pas au rendez-vous, on ne sait trop comment et par quoi pourra se manifester un besoin qu'elle est seule à pouvoir vraiment satisfaire. Sans elle, la créativité risque de ne s'exprimer que par ses formes les plus sommaires, comme le bricolage, ou par la violence, qui n'est qu'une créativité retournée, la volonté de détruire par rage de ne pouvoir const
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orientation du devoir
La citation et le libellé orientent la réflexion dans une triple direction : la jeunesse, la violence, la culture'. Ces trois axes structurent notre étude.
• Première partie : un jugement sur la jeunesse
1. Jacques Rigaud s'oppose aux préjugés en cours à propos de la jeunesse. Elle se désintéresserait de tout, n'aurait plus foi en l'existence, en elle-même. Les conditions économiques expliqueraient cette indifférence.
Or, les expressions comme « soif d'affirmation » supposent au contraire un dynamisme et une foi dans la vie.
Une autre idée reçue, en désaccord d'ailleurs avec la première, veut que jeunesse et violence soient à priori synonymes. Le désir de créer contredit une telle assertion.
2. Quels sont les signes de la soif de création ? L'expérience personnelle de l'élève peut jouer par exemple avec le goût de la musique ; les grands concerts qui rassemblent des foules énormes en
sont des signes tangibles. Ou bien des enthousiasmes nés d'une expérience théâtrale constitueraient un bon point de départ au commentaire.
3. A ce moment du devoir, le candidat choisit entre la proposition de Jacques Rigaud et les images moins optimistes que nous évoquions au début. Il essaiera de passer d'un cadre personnel à un jugement plus global sur les jeunes.
Liens utiles
- « Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible » de Maurice Desotes dans Les grands rôles du théatre de Racine en 1957. Je doit discuter cette affirmation en un développement organisé, s'appuyant sur des exemples précis tiré du corpus donné c'est à dire Phèdre de Racine, Hernani de Victor Hugo, En attendant Godot de Beckett et Le Roi se meurt de Ionesco.
- Dans La Tradition théâtrale, Jean Vilar, metteur en scène (1912-1971), écrit : « Le théâtre n'est pas un divertissement, n'est pas un objet de luxe, mais le besoin impérieux de tout homme et de toute femme. » En un développement composé, argumenté, vous expliquerez et au besoin discuterez cette affirmation de Jean Vilar. Vous appuierez votre travail sur des exemples que vous pourrez trouver dans les spectacles auxquels vous avez assisté comme dans vos lectures théâtrales.
- Dans La mort au siècle des Lumières, Robert Favre s'exprimait ainsi :« Dénonciation et appel, La Religieuse est toute entière frémissante de vulnérabilité tendue et de volonté inflexible. Dans sa longue lutte pour échapper à l'abîme du désespoir quand « il y a des puits partout », Suzanne incarne l'esprit des Lumières où se mêlent courage et besoin de puissante protection, ingénuité et habileté, lucidité et vertige devant les gouffres ». Vous commenterez cette citation.
- CHAMFORT conclut ainsi son Éloge de Molière (1766) : N'existerait-il pas un point de vue d'où Molière découvrirait une nouvelle carrière dramatique ? Répandre l'esprit de société fut le but qu'il se proposa. Arrêter ses funestes effets serait-il un dessein moins digne d'un sage ? Verrait-il sans porter la main sur ses crayons l'abus que nous avons fait de la société et de la philosophie, le mélange ridicule des conditions, cette jeunesse qui a perdu toute morale à quinze ans, toute sen
- Le théâtre baroque repose sur le paradoxe de la coexistence, dans un monde marqué par les valeurs religieuses, d'une mentalité faite à la fois de renoncement ascétique et d'affirmation stoïcienne et orgueilleuse de l'individu, de désabusement à l'égard des prestiges illusoires du monde et, en même temps, de sensualité, d'avidité et de soif de vivre.