Albert GLATIGNY (1839-1873) - Circé
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Albert GLATIGNY (1839-1873) - Circé ... Mais je prendrais mon cour meurtri, mon coeur qui saigne Et je l'enfilerais, pareil à ceux qu'on voit Galamment transpercés et peints sur une enseigne, Avec ces mots : - Ici l'on mange, ici l'on boit ! J'en ferais un hochet bien ciselé pour celle Dont la superbe épaule a le balancement, Sous l'ardeur des cheveux où la flamme ruisselle, Du ballon que les airs bercent nonchalamment ! Un hochet pour les mains magnifiques et pures De l'enfant radieuse et blanche, de l'enfant Dont les tout petits doigts aux roses découpures Tiennent la clé des cieux, qu'un chérubin défend. Et quand j'aurais bien dit les angoisses amères Et les soucis aigus aux serres de vautour, Épris de la grandeur terrible des chimères, J'irais lécher les pieds du beau chasseur Amour ; M'humilier devant son regard qui m'attire, Vous dire : - Emplissez-moi la coupe où j'ai laissé Mon âme ; prolongez sans cesse mon martyre, Sans pitié, sans égard, ô puissante Circé.
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