Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne
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Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne
MARIANNE
Relevez-vous, Octave. En vérité, si quelqu'un entrait ici, ne croirait-on pas, à vous entendre, que c'est pour vous que vous plaidez ?
OCTAVE
Marianne ! Marianne ! Au nom du ciel, ne souriez pas ! Ne fermez pas votre cœur au premier éclair qui l'ait peut-être traversé! Ce caprice de bonté, ce moment précieux va s'évanouir. - vous avez prononcé le nom de Coelio, vous avez pensé à lui, dites-vous. Ah ! Si c'est une fantaisie, ne me la gâtez pas. - Le bonheur d'un homme en dépend.
MARIANNE
Etes-vous sûr qu'il ne me soit pas permis de sourire ?
OCTAVE
Oui, vous avez raison, je sais tout le tort que mon amitié peut faire. Je sais qui je suis, je le sens ; un pareil langage dans ma bouche a l'air d'une raillerie, vous doutez de la sincérité de mes paroles ; jamais peut-être je n'ai senti avec plus d'amertume qu'en ce moment le peu de confiance que je puis inspirer.
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