Alfred JARRY (1873-1907) - Bardes et cordes
Extrait du document
Alfred JARRY (1873-1907) - Bardes et cordes Le roi mort, les vingt et un coups de la bombarde Tonnent, signal de deuil, place de la Concorde. Silence, joyeux luth, et viole et guimbarde : Tendons sur le cercueil la plus macabre corde Pour accompagner l'hymne éructé par le barde : Le ciel veut l'oraison funèbre pour exorde. L'encens vainc le fumet des ortolans que barde La maritorne, enfant butorde non moins qu'orde. Aux barrières du Louvre elle dormait, la garde : Les palais sont de grands ports où la nuit aborde ; Corse, kamoulcke, kurde, iroquoise et lombarde Le catafalque est ceint de la jobarde horde. Sa veille n'eût point fait camuse la camarde : Il faut qu'un rictus torde et qu'une bouche morde. La lame ou la dent tranche autant que le plomb arde : Poudre aux moineaux, canons place de la Concorde. Arme blême, le dail ne craint point l'espingarde : Tonne, signal de deuil ; vibre, macabre corde. Les Suisses du pavé heurtent la hallebarde : Seigneur, prends le défunt en ta miséricorde.
Liens utiles
- Alfred JARRY (1873-1907) (Recueil : Les Minutes) - Le vélin écrit rit et grimace, livide
- Alfred JARRY (1873-1907) - Madrigal
- Alfred JARRY (1873-1907) - La régularité de la châsse
- Alfred JARRY (1873-1907) - Le bain du roi
- Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le coeur solitaire) - Pour couronner la blonde enfant aux yeux d'azur