Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Nocturne
Extrait du document
Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Nocturne Que chantent les grillons et s'allument les phares ! Un esprit est venu sur le fleuve houleux Réapprendre à nos coeurs des mots miraculeux. N'incite plus, ô vent, les feuilles aux bagarres. Dans l'air est apparu l'ancien rêve d'amour, L'impérissable rêve au chaste et blanc contour. Grillons, chantez encore et que brillent les phares ! Voici notre passé de désirs haletants. Terre, jette un tapis de mousse et de pétales Devant ces jours, chargés d'erreurs sentimentales. Qui clament la valeur grandissante du temps, Du temps si précieux pour nos âmes avides. Effeuillez-vous, ô fleurs, onde, calme tes rides, Voici notre passé de désirs haletants. De lourds oiseaux de nuit s'en vont battant des ailes. Partout l'effort de vivre en l'ombre est suspendu. Plus nous voulons reconquérir le temps perdu Et plus nous retenons les paroles formelles. Nous hésitons, de peur de nous tromper encor. L'espérance d'amour, triste, prend son essor Avec les grands oiseaux qui fuient battant des ailes.
Liens utiles
- Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Vigile
- Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Le sentier
- Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Blancheur
- Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Le damné
- Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les alternances) - Gratitude