Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les forces) - L'arbre mort
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Alphonse BEAUREGARD (1881-1924) (Recueil : Les forces) - L'arbre mort Je connais, au fond d'une anse Où sa maigre forme danse, Un érable mort, Mort nous raconte une histoire De s'être penché pour boire L'eau claire du bord. A le voir nu comme un marbre, L'été, parmi d'autres arbres Verts et vigoureux, On dirait que la nature L'a laissé sans sépulture Pour un crime affreux. Plus tard quand tombent les feuilles Quelquefois il les recueille Au bon gré du vent ; Supercherie enfantine Qui lui rend un peu la mine D'un arbre vivant. L'hiver est plus équitable : Comme lui, le misérable, Ses frères sont nus, Et l'homme qui passe ignore Lequel sera chauve encore, Le printemps venu.
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