Analyse de l'oeuvre poétique d'Apollinaire
Extrait du document
«
GUILLAUME APOLLINAIRE (1880-1918)
Né à Rome, il est le fils naturel d'un officier italien et d'une jeune femme fantasque d'origine balte, Angelica de
Kostrowitzky, dont il porta le nom, avant d'adopter le pseudonyme de GUILLAUME APOLLINAIRE fait de ses deux
premiers prénoms francisés (Guillelmus Apollinaris).
Son enfance est une suite d'aventures, où l'entraîne
l'impécuniosité de sa mère.
Chargé d'un préceptorat en Rhénanie, il s'éprend d'une jeune Anglaise, Annie, dont il sera
le « mal aimé », et profite de ses vacances pour visiter l'Europe centrale.
Ces voyages, dont il fait la plus grande
partie à pied, enrichiront sa poésie de mainte notation pittoresque.
A partir de 1903, il se fixe à Paris.
Il y fréquente
des peintres d'avant-garde (Vlaminck, Derain, Picasso, Dufy) et des écrivains (P.-J.
'Touret, André Salmon, Max
Jacob).
Il se lie avec Marie Laurencin.
La rupture de cette liaison en 1912 lui inspire son poème Le Pont Mirabeau.
En
1914, il se fait naturaliser et s'engage.
Nouvelle idylle et nouvelle déception.
Cette fois la cruelle se nomme Louise
de Coligny-Châtillon (Lou).
A la suite d'une blessure de guerre, il subit deux trépanations.
Touché par l'épidémie de
grippe, il meurt en 1918, quelques mois après s'être marié avec Jacqueline, « l'adorable rousse » dont il est question
dans Calligrammes.
PRINCIPALES ŒUVRES
L'Enchanteur pourrissant (1909).
Variations en prose sur la légende de Merlin et de la fée Viviane.
L'Hérésiarque et Cie (1910).
Contes dont l'inspiration dominante est un sadisme macabre.
Alcools (1913).
Le titre correspond mal au contenu de l'oeuvre.
Les poèmes de ce recueil sont pour la plupart ou nostalgiques ou
empreints d'une exquise drôlerie.
C'est en corrigeant les épreuves d'Alcools que Guillaume Apollinaire prit le parti de
supprimer toute ponctuation.
Le Poète assassiné (1916).
Oeuvre narrative, à la fois symbole, satire et fantaisie cocasse.
Les Mamelles de Tirésias (1917).
Drame héroï-comique, parfaitement extravagant, à l'occasion duquel Apollinaire forgea le mot « surréaliste ».
Calligrammes (1918).
Apollinaire entend par « calligrammes » des poèmes dont la disposition typographique
représente la forme des objets évoqués: cravate, mandoline, jet d'eau.
Mais les calligrammes proprement dits
tiennent assez peu de place dans ce recueil, où dominent les impressions de guerre.
Ombre de mon amour (1947).
Poèmes dont la plupart furent écrits pour Lou, d'octobre 1914 à septembre 1915, et
dans lesquels Apollinaire se plaint de l'indifférence de la jeune fille.
La publication en fut retardée par la volonté de la
destinataire.
DOUBLE ASPECT DE SA POÉSIE
Lorsqu'il veut être simple et sincère, c'est un poète d'un très grand charme.
Bon vivant et joyeux compagnon, mais
sentimental et mélancolique au fond de
lui-même, il joue délicatement avec ses émotions, il n'a pas l'air d'y attacher trop d'importance, il en fait la matière
d'une rêverie pleine d'imprévu, où le tragique est voilé sous la fantaisie de l'humour.
Le Pont Mirabeau, tendre
évocation de l'amour qui passe et que l'on ne peut retenir, est une sorte de complainte.
La Chanson du Mal aimé,
oeuvre beaucoup plus longue et plus ancienne, inspirée par l'indifférence d'Annie et par la tristesse des soirs
londoniens, contient, à côté de passages moins bien venus, des strophes où l'on trouve déjà ce ton émouvant de
complainte populaire, ce style si joliment désarticulé.
Ailleurs, il décrit des scènes de vie familière (Les Femmes), des
paysages (Mai), il conte des légendes (La Loreley), il évoque de gracieux fantômes d'amour (Annie), il dit son
expérience de combattant (Il y a...).
Sa prétention à rénover la poésie française se manifeste par des initiatives qui ont pu paraître extravagantes.
Poursuivant un effort parallèle à celui de son ami Picasso, influencé par Max Jacob et Jarry, du saugrenu, des
combinaisons de hasard.
Dans quelle mesure se prenait-il au réduit le travail de création consciente au bénéfice de l'irrationnel, du sérieux, il
est difficile de le dire.
On peut assurer que la partie « surréaliste » de son.
œuvre n'est pas la meilleure.
Mais les
principes qu'il a révélés ont profondément marqué la poésie française.
« Des notions de liberté, de risque,
d'aventure, il a fait des choses réelles, excitantes, dangereuses » (Marcel Raymond)..
»
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