analyse linéaire Konck scène 4 acte 2
Publié le 03/03/2024
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«
Jules romain, Knock, scène 4 acte 2
Spectacle et comédie
Introduction :
La comédie de Jules Romains, Knock ou le Triomphe de la médecine, jouée en 1923, s’inscrit
dans une tradition qui remonte au Moyen Âge, la satire des médecins, et a été souvent mise en
œuvre par Molière.
Mais cet auteur du XX° siècle, tout en reprenant l’image du médecin
charlatan, lui donne une force nouvelle par l’emprise qu’il exerce sur des esprits qui,
contrairement au « malade imaginaire » de Molière, ne se jugent pas malades.
La longue scène de l’acte I présente le personnage principal, lors de son arrivée au village de SaintMaurice, face au docteur Parpalaid qui vient de lui vendre sa « clientèle », en réalité quasiment
inexistante.
Mais cela n’inquiète guère Knock, convaincu que « tout bien portant est un malade
qui s’ignore » et qu’il suffit donc d’être assez habile pour les en persuader.
L’acte II constitue, en six scènes une démonstration de sa stratégie.
Dans un premier temps, il faut
se trouver des alliés : ce seront le « tambour », chargé de diffuser l’information à la population,
puis l’instituteur Bernard, qui doit apporter sa caution intellectuelle par des conférences sur les
maladies les plus menaçantes, enfin le pharmacien Mousquet, qui a tout à gagner si le nombre de
malades augmente.
La scène 4 introduit la première patiente, désignée par son habillement « la
dame en noir ».
Elle offre au spectateur de mesurer la façon dont le docteur Knock construit son
« triomphe ».
Comment cette consultation met en exergue l’escroquerie de médecins ?
1er mouvement de « baissez la tête » à « j’ai envie » la préparation du subterfuge
2ème mouvement de « j’aime mieux vous prévenir » à « cette échelle », le diagnostic falsifié de
Knock.
1er mouvement de « baissez la tête » à « j’ai envie » la préparation du subterfuge
Le texte s’ouvre sur la consultation de Knock qui, pour provoquer le rire, doit pousser jusqu’à
l’excès les gestes habituels à cette situation.
Elle en reprend donc les fondements, par exemple
dans une didascalie, « il l’ausculte » ou dans la série d’ordres « Baissez la tête.
Respirez.
Toussez.
» Il appartient aux acteurs d’exagérer leur comportement : Knock prendra un air
particulièrement concentré, un temps de silence pourra ponctuer chaque acte de la dame, lui aussi
accentué.
Mais cette consultation tourne à la caricature quand est posée la cause du symptôme,
d’abord sous forme interrogative, « Vous n’êtes jamais tombée d’une échelle étant petite ? ».
La réponse de la patiente nie le diagnostic du médecin par une négation totale « Je ne me
souviens pas.
»
La caricature s’affirme dans la didascalie « il lui palpe et lui percute le dos, lui presse
brusquement les reins.
»
Sa double question, « Vous n’avez jamais mal ici le soir en vous couchant ? Une espèce de
courbature ? », fait alors forcément rire car elle ne peut que suivre un cri de douleur de la dame.
La patiente commence à accepter la consultation de Knock, par l’adverbe d’affirmation « oui »
mais en hésitant en disant « des fois ».
Knock, à la suite de son hésitation, « il continue à l’ausculter », et il l’invite par une injonction de
s’en rappeler « Essayez de vous rappeler.
» et puis puis sous forme affirmative : « Ça devait être
une grande échelle.
» la consultation tourne encore une fois à la caricature.
La dame accepte l’hypothèse « Ça se peut bien.
»
L’absurde est atteint avec les précisions qui décrivent la chute présumée : « C’était une
échelle d’environ trois mètres cinquante, posée contre un mur.
Vous êtes tombée à la renverse.
C’est la fesse gauche, heureusement, qui a porté.
», l’emploi de l’adverbe « heureusement » a un
effet comique qui montre un décalage.
La didascalie « très affirmatif » avec l’adverbe d’intensité « très » marque la détermination de
paroles de Knock afin de mieux duper la dame.
Enfin, la dame acquiesce avec force : « Ah oui ! » qui commence une série de stichomythie et
marque la victoire de Knock.
La série de stichomythie qui est marquée par une alternance de phrases interrogatives,
déclaratives mettent en relief sa seule préoccupation, l’argent, Elle la confirme naïvement dans la
raison qu’elle avance au fait de ne pas avoir consulté le docteur Parpalaid : « Il ne donnait pas de
consultation gratuite.
»
La didascalie “ un silence” souligne le temps où Knock se prépare pour attaquer sa proie.
Knock joue sur les peurs que tout être humain porte en soi.
Son ton est, en effet, destiné à
inquiéter la patiente, avec de feint souci : quand, à sa question « Vous vous rendez compte de
votre état ? », la dame répond « Non », le « Tant mieux » qui suit suggère déjà le pire.
Il accentue
encore la peur par la question, « Vous avez....
»
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