Apollinaire (1880-1918), extrait de « L'émigrant de Landor Road », (1905), Alcools, (1913).
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Apollinaire (1880-1918), extrait de « L'émigrant de Landor Road », (1905), Alcools, (1913).
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Puis dans un port d'automne aux feuilles indécises
Quand les mains de la foule y feuillolaient1 aussi
Sur le pont du vaisseau il posa sa valise
Et s'assit
Les vents de l'Océan en soufflant leurs menaces
Laissaient dans ses cheveux de longs baisers mouillés
Des émigrants tendaient vers le port leurs mains lasses
Et d'autres en pleurant s'étaient agenouillés
Il regarda longtemps les rives qui moururent
Seuls des bateaux d'enfant tremblaient à l'horizon
Un tout petit bouquet flottant à l'aventure
Couvrit l'Océan d'une immense floraison
1. S'agitaient comme des feuilles.
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