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Aragon disait : « Il n'y a poésie qu'autant qu'il y a méditation sur le langage, et à chaque pas réinvention de ce langage. Ce qui implique de briser les cadres fixes du langage, les règles de la grammaire, les lois du discours ». Cette conception permet-elle de rendre compte de la poésie d'Apollinaire dans Alcools ?

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) qui du point de vue du langage référentiel ne "veut" rien dire. II. "Briser les règles de la grammaire" : une langue bouleversée - Dans Sémiotique de la poésie, Riffaterre signale que le texte poétique est plus libre dans ses associations verbales : l'ordre des mots est bouleversé, la structure des phrases est plus libre, ainsi que la ponctuation. - Dans Structure du langage poétique, J. Cohen analyse la nature de la syntaxe poétique et signale que la poéticité d'un texte ne réside moins dans le choix de termes spécifiquement recherchés, que dans les relations syntaxiques établies entre eux. il donne comme exemple l'expression "cheveux blonds" qui n'est pas poétique et "blonds cheveux" qui elle est poétique: cela tient à au changement d'ordre des mots qui donne à voir une relation syntaxique inhabituelle (en l'occurrence, cette expression est devenue un cliché du langage poétique). - Dans Alcools cette liberté vis-à-vis du langage est visible : l'absence de ponctuation, qui provient d'une erreur d'édition mais a été conservée par Apollinaire, constitue une innovation par rapport aux règles de l'énonciation. La liberté syntaxique apparaît aussi clairement dans la première strophe du "Pont Mirabeau" : les deux derniers vers ne sont pas reliés logiquement aux deux premiers, ni entre eux. - Apollinaire invente également des mots, des personnages fantastiques ou apparemment réels : ainsi les "Bé-Rieux" dans Les sept épées, ou le mot "passiflore" dans le poème "L'Ermite". III.

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