Au 17ème siècle, le théâtre met en scène les passions humaines. vous direz sous quelle forme en puisant des exemples chez les auteurs que vous connaissez ?
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Au 17ème siècle, le théâtre met en scène les passions
humaines.
Vous direz sous quelle forme en puisant des exemples chez les
auteurs que vous connaissez ?
Le XVIIe siècle a été une période fondamentale dans l'histoire du théâtre occidental et plus particulièrement
du théâtre français.
A cette époque, en effet, l'esthétique classique a lentement émergée, imposant peu a peu ses
règles, ses canons, sa pensée de l'homme et de l'histoire.
Lorsque nous parlons de théâtre, il faut bien voir quelles
spécificités se cachent sous cette appellation générale, quels genres particuliers existaient au théâtre.
Bien que des
genres intermédiaires aient été développés (tel la Tragi-comédie dont Corneille a donne une grandiose illustration
avec Le Cid) nous nous pencherons tout particulièrement au cours de ce travail sur les deux genres majeurs du
théâtre au XVIIe siècle : la tragédie et la comédie.
Nous verrons que l'esthétique de ces deux genres est
radicalement distincte, quand bien même ils leur arrivent de se rejoindre dans leurs ambitions, notamment dans leur
prétention à occuper une fonction morale dans la société.
En effet, tragédie comme comédie prétendent mettre en
scène les passions humaines, c'est-à-dire de représenter sur le théâtre des inclinations irrésistibles et exclusives qui
finissent par dominer la raison et la volonté du sujet.
Le thème de la passion a été particulièrement central au XVIIe
siècle, sans doute parce que les penseurs de cette époque étaient avant tout préoccupés de la raison, de son rôle
fondamental voire de sa toute puissance dans l'existence humaine.
Dans la mesure où la passion est l'autre de la
raison, la puissance contradictrice voire négatrice de la raison, il est compréhensible que son pouvoir ait intéresse
les contemporains de Descartes.
La question au centre de notre travail sera donc de nous demander de quelle manière le théâtre français du
XVIIe siècle met en scène les passions humaines dans ces deux genres distincts que sont la comédie et la tragédie.
Si dans un premier temps nous pouvons étudier la codification du théâtre par la pensée classique au XVIIe
siècle, nous verrons ensuite que l'expression des passions humaines est assourdie dans la tragédie alors que nous
pouvons parler d'une expression moraliste des passions humaines dans la comédie.
I.
La codification du théâtre lors du XVIIe siècle français
a.
La fonction morale du théâtre
Pour entendre la manière dont sont représentées les passions humaines dans le théâtre du XVIIe siècle, nous
devons prendre conscience que cette époque était un temps d'organisation et de codification extrême du théâtre
dans sa pratique et ses enjeux.
Le premier point que nous pouvons aborder est celui de la fonction du théâtre pour
les contemporains de Racine et de Molière : il s'agit d'une fonction morale.
En effet, le théâtre a pour fonction de
corriger les passions humaines.
Comme l'écrit Racine :
« Les passions n'y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont cause ; et le vice y
est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et haïr la difformité » Lettre de Racine a Nicole.
Par conséquent, lorsque nous nous interrogerons sur la manière dont sont représentées les passions humaines dans
la comédie et la tragédie, nous devrons garder à l'esprit la fonction morale attribuée à cette représentation.
Leur
peinture est faite dans l'intention (ou du moins dans l'intention prétendues) de dissuader les spectateurs de faire
leurs les désordres dont il est question sur scène.
b.
La règle des unités
Allant plus loin, nous pouvons voir que le théâtre à cette époque était régi par ce que l'on nomme la règle des trois
unités.
C'est Boileau qui a exprime cette règle en ces termes :
« Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul acte accompli
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli ».
(Boileau l'Art poétique, 1674, chant III vv.45-46).
L'idéal classique est donc un idéal de concision et de resserrement : il s'agit que la pièce de théâtre se concentre
sur une seule action (par exemple, la répudiation de Bérénice dans la pièce éponyme de Racine) et que cette action
n'ait lieu que dans un seul endroit (souvent le palais du prince dans la tragédie) et dans l'espace de vingt quatre
heures..
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