Bernard Clavel, L'Espagnol.
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Bernard Clavel, L'Espagnol.
– Pardon, demanda Pablo depuis le seuil, chez M. Bichat ?
Une femme s'avança.
– C'est là, dit-elle.
Pablo passa son avant-bras sur son visage ruisselant. Sa manche de veste était comme une serpillière.
– Bon Dieu ! lança l'homme, c'est sûrement nos Espagnols. Mais comment donc qu'ils viennent pour être dans cet état ?
Il se mit à rire et ajouta :
– Ben, mon vieux, s'il faut les payer au poids, moi je marche pas. Je marche pas.
Et il se mit à rire.
– Comment êtes-vous venus ? demanda la femme.
- En camion, dit Pablo, mais on nous a laissés sur la route. On est monté par un chemin que l'homme d'un café nous a indiqué.
– Ils ont dû monter par la porcherie, dit la femme. Avec la nuit qu'il fait, c'est une chance qu'ils ne soient pas tombés dans le ruisseau.
L'homme se remit à rire.
– Ils ne seraient pas plus mouillés qu'ils sont, remarqua-t-il.
Ils avaient posé leur paquet à côté d'eux et demeuraient là sans bouger, au milieu d'une flaque qui s'élargissait sur le sol de ciment.
– Vous avez de quoi vous changer ? demanda la femme.
Pablo montra les paquets.
– Oui, dit-il, mais ça doit être mouillé aussi.
– Défaites toujours, on verra bien. Tenez, mettez-vous ici.
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