Catulle MENDÈS (1841-1909) (Recueil : Soirs moroses) - Reste. N'allume pas la lampe...
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Catulle MENDÈS (1841-1909) (Recueil : Soirs moroses) - Reste. N'allume pas la lampe... Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse De leurs ondes sur nos baisers silencieux. Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse. Voluptueusement berçons notre faiblesse Dans l'océan du soir morne et délicieux. Lente extase, houleux sommeil exempt de songe, Le flux funèbre roule et déroule et prolonge Tes cheveux où mon front se pâme enseveli... Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes, Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
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