Charles Augustin Sainte-Beuve, Enfant, je m'étais dit...
Extrait du document
Charles Augustin Sainte-Beuve, Enfant, je m'étais dit...
Enfant, je m'étais dit et souvent répété :
" Jamais, jamais d'amour ; c'est assez de la gloire ;
En des siècles sans nombre étendons ma mémoire,
Et semons ici-bas pour l'immortalité. "
Plus tard je me disais : " Amour et volupté,
Allez, et gloire aussi ! que m'importe l'histoire ?
Fantôme au laurier d'or, vierges au cou d'ivoire,
Je vous fuis pour l'étude et pour l'obscurité. "
Ainsi, jeune orgueilleux, ainsi longtemps disais-je ;
Mais comme après l'hiver, en nos plaines, la neige
Sous le soleil de mars fond au premier beau jour,
Je te vis, blonde Hélène, et dans ce coeur farouche,
Aux rayons de tes yeux, au souffle de ta bouche,
Aux soupirs de ta voix, tout fondit en amour.
Liens utiles
- Charles SAINTE-BEUVE (1804-1869) (Recueil : Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme) - Enfant, je m'étais dit...
- Charles Augustin Sainte-Beuve
- Charles SAINTE-BEUVE (1804-1869) (Recueil : Le livre d'amour) - Sonnet
- Charles SAINTE-BEUVE (1804-1869) (Recueil : Poésies diverses) - J'étais un arbre en fleur où chantait ma Jeunesse
- Charles SAINTE-BEUVE (1804-1869) (Recueil : Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme) - Pour un ami