CHARLES BAUDELAIRE, « L’ennemi » “ Spleen et idéal” Les Fleurs du mal (1857)
Publié le 01/07/2022
Extrait du document
«
CHARLES BAUDELAIRE, « L’ennemi » “ Spleen et idéal” Les Fleurs du
mal (1857)
Le poème que nous allons étudier est « L’ennemi », un sonnet extrait du recueil
Les Fleurs du mal, publié par Charles Baudelaire en 1857.
Le titre de ce recueil
contient un oxymore créé par l’opposition entre deux termes « fleurs » et « mal
».
Ce titre est provocateur car le poète suggère que la beauté peut naître du
mal, qu’il existe une beauté propre au mal : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai
fait de l’or ».
Ce poème fait partie de la section « Spleen et Idéal » où se
confrontent deux tendances de la sensibilité baudelairienne : la mélancolie, ou le
spleen et l’aspiration vers l’idéal.
Dans ce sonnet, le principal « ennemi » pour atteindre l’idéal est la fuite du
temps.
La fuite du temps provoque le spleen.
Il est donc opportun de montrer
comment Baudelaire réussit à trouver dans sa souffrance une inspiration
poétique.
Nous verrons que le poète décrit le passage du temps sur sa vie
comme une succession de saisons qui symbolisent le passage de moments
heureux ou malheureux.
Le premier quatrain : un été orageux pour une jeunesse mouvementée
Dans le premier quatrain, le poète évoque en deux vers les deux élans qu’il a
connus dans sa jeunesse, l’un vers le spleen, l’autre vers l’idéal « Ma jeunesse
ne fut qu’un ténébreux orage/ Traversé çà et là par de brillants soleils».
L’image
qui représente cette première tranche de vie est « l’orage », cette métaphore
évoque des intempéries aussi violentes que fulgurantes.
L’allitération en « r »
mime la dureté de ce moment de vie.
Le deuxième vers « Traversé çà et là par de brillants soleils» représente les
moments de joie et d’enthousiasme de la jeunesse.
L’image des « brillants
soleils » exprime la beauté, la chaleur, en un mot le bonheur ou l’idéal.
Mais «Les
brillants soleils » furent finalement peu nombreux comme le montrent les
indications de lieux : « çà et là » ( v.
2).
Le troisième vers entre en résonance avec le premier vers car le champ lexical
du « ténébreux orage » se déploie avec ces termes « tonnerre » « pluie » «
ravage ».
L’allitération en « r » fait entendre les effets négatifs de cette période.
Dans le quatrième vers, l’idéal qui avait été entrevu au deuxième vers est fort
assombri, si bien « qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils » (v.
4).
Pour parler de son moi intérieur, le poète utilise l’image du jardin, il s’agit du
cœur du poète.
Les « fruits vermeils » font écho aux « brillants soleils » ; se
crée alors une allitération douce dans les vers 2 et 4 qui alterne avec celle, plus
dure en « r », présente dans les vers 1 et 3.
Le deuxième quatrain : un automne pluvieux pour une triste vieillesse
Le vers 5 (premier vers du deuxième quatrain) commence par cette expression
infiniment poétique « l’automne des idées » qui associe une saison au nom «
idées » renvoie à l’affaiblissement de l’esprit et de l’inspiration poétique.
Cette
saison symbolise la mort de la nature, elle exprime métaphoriquement l’absence
de souffle créateur..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Charles Baudelaire : Je n'ai pas oublié, voisine de la ville... (Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, LXX, 1857).
- Charles Baudelaire : La servante au grand coeur... (Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, LXIX, 1857).
- Charles Baudelaire : Je n'ai pas oublié, voisine de la ville... (Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, LXX, 1857).
- Charles Baudelaire : La servante au grand coeur... (Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, LXIX, 1857).
- Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, « Remords posthume »