Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le coeur solitaire) - Je te vois anxieuse et belle de pâleur
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Charles GUÉRIN (1873-1907) (Recueil : Le coeur solitaire) - Je te vois anxieuse et belle de pâleur Je te vois anxieuse et belle de pâleur ; Le sang fiévreux afflue et palpite à tes tempes. Ferme les yeux, prends-moi plus près de toi, sois tendre, Et que ma chair se fonde à ta bonne chaleur. La force du désir gonfle ta gorge en fleur ; Un sanglot fait mourir tes caresses plus lentes, Et le bruit de nos coeurs tombe au fond du silence. Mes lèvres à tes cils cherchent le sel des pleurs ; Un grillon chante, l'âtre est noir, la lampe éteinte. Tu m'attires vers toi dans un demi-sommeil Et mon baiser t'arrache une amoureuse plainte. L'heure, comme un ruisseau dans les herbes, s'écoule ; Et je rêve d'un seuil accablé de soleil Où le fidèle essaim des colombes roucoule.
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