Clément MAROT (1497-1544) (Recueil : L'Adolescence clémentine) - Ballade de s'amie bien belle
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Clément MAROT (1497-1544) (Recueil : L'Adolescence clémentine) - Ballade de s'amie bien belle Amour, me voyant sans tristesse Et de le servir dégoûté, M'a dit que fisse une maîtresse, Et qu'il serait de mon côté. Après l'avoir bien écouté, J'en ai fait une à ma plaisance Et ne me suis point mécompté : C'est bien la plus belle de France. Elle a un oeil riant, qui blesse Mon coeur tout plein de loyauté, Et parmi sa haute noblesse Mêle une douce privauté. Grand mal serait si cruauté Faisait en elle demeurance ; Car, quant à parler de beauté, C'est bien la plus belle de France. De fuir son amour qui m'oppresse Je n'ai pouvoir ni volonté, Arrêté suis en cette presse Comme l'arbre en terre planté. S'ébahit-on si j'ai plenté* De peine, tourment et souffrance ? Pour moins on est bien tourmenté C'est bien la plus belle de France. ENVOI Prince d'amours, par ta bonté Si d'elle j'avais jouissance, Onc homme ne fut mieux monté C'est bien la plus belle de France. (*) quantité
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