Commentaire comparé : Enfance, Nathalie Sarraute / L'âge d'homme, Michel Leiris.
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Commentaire comparé : Enfance, Nathalie Sarraute / L'âge d'homme, Michel Leiris.
Plan :
Introduction.
I- Evocation d'un traumatisme :
1/ Le déroulement de l'opération en question.
2/ Le rôle des adultes.
3/ La réaction des enfants.
II- Evocation/rôle du souvenir :
1/ La place du souvenir.
2/ La manière dont il est présenté.
3/ Dans l'évocation de ses souvenirs, M.L a des difficultés à se souvenir.
N.S n'y fait aucunes allusions.
III- le rôle/place de l'autobiographe :
1/ L'omniprésence de Leiris, l'effacement de Sarraute.
2/ Leiris dramatise, refus de dramatisation chez Sarraute.
3/ M.L transforme son texte en poème en prose, N.S s'inscrit dans une tradition.
Conclusion.
Les deux extraits que nous proposons de comparer sont tirés d'½uvres autobiographiques : Enfance, écrit par
Nathalie Sarraute en 1983 et L'âge d'homme, de Michel Leiris publié en 1939.
Dans ces deux textes, chacun des
auteurs rapporte respectivement un de leurs souvenirs d'enfance en l'occurrence une opération chirurgicale : il s'agit
des amygdales pour Nathalie Sarraute et des végétations pour Michel Leiris.
Seulement, les deux enfants ne
savaient pas ce qui allait leur arriver et furent chacun surpris par cette intervention certes bénigne mais inattendue
qui plus est du point de vue d'un enfant.
Dès lors il apparaît intéressant de montrer la manière dont chacun des auteurs rapporte ce « souvenir » de leur
enfance.
Pour ce faire nous observerons d'emblée les similitudes qui apparaissent dans la narration de l'épisode avec
tout d'abord le souvenir de la trahison des parents pour Leiris et du mensonge de sa mère pour Sarraute, puis à
travers l'explication des réactions des écrivains face à cet événement.
Ensuite nous verrons qu'il existe toutefois
des différences entre ces deux pages autobiographiques en particulier sur la manière d'évoquer ce souvenir.
Enfin,
nous terminerons sur la place que ces deux autobiographes occupent dans le récit de ce souvenir, si l'un est
omniprésent dans son récit et dramatise cet épisode de sa vie l'autre s'efface véritablement au point de refuser
toute dramatisation.
Nathalie Sarraute et Michel Leiris rapportent le souvenir de leur opération respective.
Les deux écrivains ont ressenti
cette opération comme une « agression » comme le prouve l'emploi du champ lexical de la violence dans chacun des
deux textes.
Ainsi Michel Leiris, alors « âgé de cinq ou six ans », prétend qu'il « fut victime d'une agression » à
l'instar de Nathalie Sarraute qui « hurle » et se « débat » au moment de son opération.
Les deux enfants semblent
subir cette opération violemment, « l'intervention [de Michel Leiris] eut lieu d'une manière très brutale » pour Leiris
et Sarraute nous confesse : « on me retient » après que des médecins la « saisissent ».
Cependant, à la différence
de la petite fille, l'intervention du jeune garçon a eu lieu sans qu'il ne « fusse anesthésié ».
Ce qui implique que le
déroulement de son opération fut beaucoup plus douloureux, voire plus brutal que celle de Nathalie Sarraute.
Autre point commun, les deux écrivains nous témoignent de leur ignorance quant au projet d'une quelconque
intervention.
En effet ni l'un ni l'autre n'avait été informé au préalable qu'ils allaient subir une telle opération car il
n'était pas d'usage à l'époque de prévenir et rassurer les enfants.
Ils furent tous les deux victimes d'un mensonge :
à Sarraute on lui affirme, afin qu'elle ne quitte pas son domicile, que sa grand-mère allait venir la voir, pour Leiris on
lui fait croire qu'il était en route pour le cirque.
Leurs parents leur avaient donc menti et plus grave les deux enfants
s'attendaient à un moment de bonheur, ainsi l'intervention leur apparaîtra-t-elle encore plus douloureuse moralement
et physiquement.
Ce qui engendrera des réactions différentes chez les deux enfants.
Lorsque les médecins ont tenté de saisir Nathalie
Sarraute, cette dernière se demande ce qui lui arrive, elle était apeurée, dans un état de panique, comme le prouve
l'emploie du champ lexical de la peur : « horreur », « terreur », elle « hurle ».
En revanche, Michel Leiris 'n'insiste pas
sur la peur qu'il a put ressentir, il évoque cependant un fort sentiment de ranc½ur.
Il pense qu'il a été victime d'une
« trahison », il a l'impression d'avoir était « attiré dans un abominable guet-apens », il est dans un sentiment
d'incompréhension.
Pourquoi lui a-t-on fait si mal ? Il semble en vouloir terriblement à ses parents de l'avoir prit au
piège, de l'avoir dupé par une promesse briser.
Si bien que cet épisode de sa vie semble l'avoir marquer a vie,
contrairement a Nathalie Sarraute qui n'évoque à aucun moment l'impression d'avoir était trahie par sa mère ou un
sentiment de ranc½ur vis-à-vis de cette dernière.
Pour ce qui est de l'impact de ces souvenirs sur la vie de ces deux auteurs du XXème siècle, il s'avère qu'il sera
différent pour chacun.
Alors que cette opération parait avoir marqué Michel Leiris à vie, elle se présente comme une
simple étape de l'enfance Nathalie Sarraute.
Michel Leiris semble avoir était traumatisé par cet opération, si bien que
« le choc avec était si violent que pendant vingt-quatre heures il fut impossible [de lui] arracher un mot ».
Il.
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