Commentaire sue le texte de François Villon, Testament (écrit vers 1461)
Publié le 17/04/2022
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«
Commentaire sue le texte de François Villon, Testament (écrit vers
1461)
Le texte oppose le portrait du jeune Villon à celui de l’homme âgé qu’il est
devenu et propose une réflexion sur le caractère éphémère de la vie.
En effet le
poète évoque avec nostalgie une jeunesse passée en suivant les préceptes du
carpe diem.
Il se peint dans son jeune âge comme noceur comme l’indiquent les vers 1 et 2
« J’ai plus qu’un autre fait noce », bon vivant, aimant manger et boire, s’amuser
sans penser à mal ni commettre le mal, aimant les femmes et l’amour comme il
le répète deux fois au vers 10 « Pour avoir aimé » et au vers 14 « j’ai aimé ».
On
perçoit dans le texte la nostalgie d’une vie de plaisirs menée sens penser aux
lendemains.
Le portait de la vieillesse n’en est que cruel.
Le présent « je
demeure » au vers 5 est suivi d’une longue énumération qui dresse de Villon un
autoportrait pathétique : « Pauvre de sens et de savoir, triste, pâle, plus noir que
mûre, sans écus ni rente ni avoir.
» vers 5 et 6.
A la profusion de sa jeunesse
s’oppose le dénuement de la vieillesse qui l’a laissé sans « aucun don » vers 4 .
Le jeu des oppositions se poursuit : « Je manque un peu d’argent » vers 8, « un
cœur triste, un ventre affamé qui l’éloigne des sentiers de l’amour » V.15-16.
Il
laisse donc aux autres, aux jeunes, de profiter des plaisirs de la vie : « Eh bien !
qu’un autre s’en donne à cœur joie, qui a fait son plein dans les celliers, car de la
panse vient la danse.
» v.16-17.
En outre, le poème propose également une réflexion sur le caractère
éphémère de la vie.
Villon personnifie le temps qui semble volontairement nous
mentir et nous tromper : « L’entrée de la vieillesse qui m’a caché le départ du
temps de ma jeunesse » v.2.
Il utilise de plus la métaphore de l’envol pour
souligner son caractère éphémère, la rapidité de son passage, idée renforcée par
l’adverbe « soudainement » : « Il ne s’en est pas allé à pied ni à cheval, […]
soudainement il s’est envolé » v .3-4.
Les interjections et questions rhétoriques
traduisent à la fois la surprise, la douleur et le sentiment de trahison : « hélas !
comment donc ? » v.4.
Par une formule succincte de deux propositions
coordonnées par un « et » exprimant implicitement une opposition, « Il s’en est
allé, et je demeure « v.5, il oppose brutalement un passé proche (exprimé par le
passé composé ; « s’en est allé ») et un présent (« je demeure »), avec l’image
opposée du mouvement de fuite, « s’en est allé » et d’une sorte de stagnation
(« je demeure »).
Enfin, l’image des « bouts de fil » v.26 à 28 évoque à la fois la
brutalité et la rapidité du passage de la jeunesse à la vieillesse et donc de la vie
à la mort.
C’est une image très concrète et quotidienne du métier de tisserand
qui s’impose à Villon : le geste de l’ouvrier qui, une fois la toile achevée, passait
une torche enflammée pour brûler les bouts de fil qui dépassaient.
L’image
évoque également pour nous un symbole de la mythologie antique : les fils des
Parques qui tissent la vie et la rompent brutalement à leur gré.
Cette
comparaison insiste avec force sur l’idée de consumation et le fait qu’il ne reste
de nos vies que fumée.
Ainsi le but de ce « testament » est de présenter la nostalgie du poète pour une
jeunesse guidée par le plaisir et trop vite envolé.
Il regrette également son.
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