Comprenez-vous cette remarque de Philippe Lejeune dans Les Brouillons de soi : « On écrit son autobiographie pour se remettre au monde soi-même » ?
Extrait du document
Il s'agira donc d'exorciser, en
les avouant, ses pêchés afin de renaître neuf, comme après une confession. (cf.
Rousseau)
III)
L'écriture autobiographique : une
nouvelle construction de soi
1)
L'autobiographie : la recherche
d'une vérité intime
L'entreprise autobiographique
peut permettre à l'auteur de se remettre au monde lui-même, c'est-à-dire de
retrouver celui qu'il était au moment de sa naissance, de remontre à sa nature
profonde. Ainsi l'autobiographie aboutit à une véritable connaissance de soi,
grâce à l'analyse permise par le décalage temporel sur son existence passée.
Ainsi, le ressort de la démarche autobiographique de Montaigne dans Les
Essais est-il le « connais-toi toi-même » socratique.
2)
L'autobiographie : une
« construction » factice de soi ?
Au lieu de construire une
image véritable de lui-même, l'autobiographe peut déformer la réalité de façon
plus ou moins consciente et construire son roman ou sa légende : ainsi il se
remet au monde lui-même, il renaît tel qu'il aurait voulu naître, cette
renaissance ne pouvant être qu'un leurre ou un mensonge. Le problème du mensonge
ou du déguisement dans l'autobiographie est souvent présent. Même si l'auteur
fait souvent un pacte autobiographique où il jure de sa sincérité, les entraves
sont nombreuses :
Ex :
Ecriture autobiographique de Michel Leiris dans L'Age d'homme qui est un
mélange de vérité et de mensonge. Mais c'est parce qu'il n'arrive à une forme de
sincérité ou de communication authentique que par le détour du théâtre ou du
déguisement.
Liens utiles
- « On écrit son autobiographie pour se remettre au monde soi-même» : comment comprenez-vous cette phrase de Philippe Lejeune ? Vous développerez votre propos dans un devoir argumenté.
- « On écrit son autobiographie pour se remettre au monde soi-même ». Comment comprenez-vous cette phrase de Philippe Lejeune ?
- Edmond DE GONCOURT écrit, dans la préface des Frères Zemganno (1879) : Le réalisme, pour user du mot bête, du mot-drapeau, n'a pas l'unique mission de décrire ce qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue. Il est venu au monde aussi, lui, pour définir dans de « l'écriture artiste » ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela en vue d'une étude appliquée, rigoureuse et non con
- Maupassant a écrit à propos du romancier: Son but n'est point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir mais c'est [sa] vision personnelle du monde qu'il cherche à nous communiquer. Partagez-vous ce point de vue ?
- Les jours sont des fruits et notre rôle est de les manger, de les goûter doucement ou voracement selon notre nature propre, de profiter de tout ce qu'ils contiennent, d'en faire notre chair spirituelle et notre âme, de vivre. Vivre n'a donc pas d'autre sens que ça. Tout ce que nous propose la civilisation, tout ce qu'elle nous apporte, tout ce qu'elle nous apportera, n'est rien si nous ne comprenons pas qu'il est plus émouvant pour chacun de nous de vivre un jour que de réussir en avio