Corneille, L'Illusion comique, Acte I, scène 2.
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Corneille, L'Illusion comique, Acte I, scène 2.
ALCANDRE.
Commencez d'espérer : vous saurez par mes charmes
Ce que le ciel vengeur refusait à vos larmes.
Vous reverrez ce fils plein de vie et d'honneur :
De son bannissement il tire son bonheur.
C'est peu de vous le dire : en faveur de Dorante
Je vous veux faire voir sa fortune éclatante.
Les novices de l'art, avec tous leurs encens,
Et leurs mots inconnus, qu'ils feignent tout-puissants,
Leurs herbes, leurs parfums et leurs cérémonies,
Apportent au métier des longueurs infinies,
Qui ne sont, après tout, qu'un mystère pipeur
Pour se faire valoir et pour vous faire peur :
Ma baguette à la main, j'en ferai davantage.
Jugez de votre fils par un tel équipage :
Eh bien ! Celui d'un prince a-t-il plus de splendeur ?
Et pouvez-vous encor douter de sa grandeur ?
PRIDAMANT.
D'un amour paternel vous flattez les tendresses ;
Mon fils n'est point de rang à porter ces richesses,
Et sa condition ne saurait consentir
Que d'une telle pompe il s'ose revêtir.
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