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Cours de Français sur: LE RECIT BIOGRAPHIQUE.

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Quels sont les enjeux de l'autobiographie ? Pourquoi se raconter ? Quelles sont les motivations qui poussent un écrivain à faire le récit de sa vie ? Dans le cas des mémoires, l'auteur a souvent le sentiment d'avoir joué un rôle important dans l'histoire politique et sociale de son époque. L'écrivain prétend alors assumer une fonction de témoin et de juge des événements historiques : son parcours individuel se veut un exemple du parcours collectif, le miroir d'une époque. C'est l'objectif que se donne Chateaubriand lorsqu'il écrit les Mémoires d'Outre-tombe. Toutefois, en faisant part au lecteur de ses sentiments, de ses joies et de ses rancoeurs, il expose dans son oeuvre un « moi » très singulier, il sonde son coeur et son âme et se livre à de nombreuses analyses de sa personnalité. C'est plus encore ce que fait Rousseau dans les Confessions, première autobiographie au sens moderne du terme : il souhaite se peindre en profondeur, sans complaisance et avec la plus grande sincérité. En quoi la frontière entre la fiction et l'autobiographie est-elle problématique ? Selon Philippe Lejeune, l'auteur qui prétend faire le récit de sa vie conclut avec le lecteur un « pacte autobiographique » qui établit que l'auteur, le narrateur et le personnage principal sont une seule et même personne et que cette personne s'engage à raconter la vérité, sans rien déguiser.

« Qu'est-ce qu'une biographie ? La biographie est un genre littéraire très ancien : les premiers récits de vie datent de l'Antiquité ; ainsi, les Vies parallèles de Plutarque ou les Vie des douze Césars de Suétone retracent le parcours de grands hommes politiques ou de philosophes.

De même, au Moyen Âge, période de grande ferveur religieuse, les vies de saints se multiplient, avec notamment La Légende dorée de Jacques de Voragine.

Au cours des siècles, de nombreux écrivains se lancent ainsi dans le récit de la vie de personnages illustres, comme en témoignent par exemple la Vie de Rancé de Chateaubriand (1844) et jusqu'aux biographies de stars, d'hommes politiques ou d'écrivains qui fleurissent depuis la seconde moitié du XXe siècle.

L'auteur d'une biographie s'appuie sur des documents historiques, des témoignages patiemment récoltés, des lettres ou des journaux intimes.

À partir de ces sources d'information, il peut choisir de construire deux sortes de biographie : - une biographie savante ; l'auteur montre un grand souci d'exactitude et d'objectivité scientifique ; il cite ses sources à titre de preuves et ne raconte rien dont il ne soit certain ; - une biographie romancée ; l'auteur cherche avant tout à distraire son lecteur ; il privilégie l'unité et la cohérence de son récit plutôt que la parfaite véracité historique ; il met en valeur les épisodes les plus « romanesques » de la vie du personnage. Quelles sont les formes de l'écriture autobiographique ? À l'instar de Montaigne, qui, dès le xvie siècle, annonce à propos des Essais : « je suis moi-même la matière de mon livre », le siècle des Lumières puis le mouvement romantique font du « moi » et de l'individu une thématique littéraire privilégiée.

Une nouvelle tendance du récit biographique se dessine alors, celle qui s'apparente à l'autobiographie.

On distingue plusieurs formes d'écrits autobiographiques : - les mémoires ; l'auteur se fait le témoin et le juge des événements historiques de son temps (auxquels il a souvent été mêlé de près) ; c'est le cas, par exemple, de Chateaubriand dans les Mémoires d'Outre-tombe ; - l'autobiographie affichée ; l'auteur annonce clairement qu'il fait Je récit de sa vie et entreprend de mettre son coeur à nu, de cerner pour le lecteur sa personnalité ; tel est le projet de Rousseau dans les Confessions : « Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi.

» ; - l'autobiographie fictive ; l'auteur raconte la vie d'un personnage réel ou fictif à la première personne du singulier ; ainsi, Marguerite Yourcenar retrace la vie de l'empereur Hadrien comme s'il la racontait lui-même, dans les Mémoires d'Hadrien ; - le roman autobiographique ; l'auteur prétend être bien distinct du narrateur de l'histoire, mais glisse vers le récit de sa propre vie à travers la vie de son personnage ; À la Recherche du temps perdu de Proust en est un bon exemple. Quels sont les enjeux de l'autobiographie ? Pourquoi se raconter ? Quelles sont les motivations qui poussent un écrivain à faire le récit de sa vie ? Dans le cas des mémoires, l'auteur a souvent le sentiment d'avoir joué un rôle important dans l'histoire politique et sociale de son époque.

L'écrivain prétend alors assumer une fonction de témoin et de juge des événements historiques : son parcours individuel se veut un exemple du parcours collectif, le miroir d'une époque.

C'est l'objectif que se donne Chateaubriand lorsqu'il écrit les Mémoires d'Outre-tombe.

Toutefois, en faisant part au lecteur de ses sentiments, de ses joies et de ses rancoeurs, il expose dans son oeuvre un « moi » très singulier, il sonde son coeur et son âme et se livre à de nombreuses analyses de sa personnalité.

C'est plus encore ce que fait Rousseau dans les Confessions, première autobiographie au sens moderne du terme : il souhaite se peindre en profondeur, sans complaisance et avec la plus grande sincérité. En quoi la frontière entre la fiction et l'autobiographie est-elle problématique ? Selon Philippe Lejeune, l'auteur qui prétend faire le récit de sa vie conclut avec le lecteur un « pacte autobiographique » qui établit que l'auteur, le narrateur et le personnage principal sont une seule et même personne et que cette personne s'engage à raconter la vérité, sans rien déguiser.

Pourtant, n'y a-t-il pas, dans toute autobiographie, une part de fiction, une dimension romanesque qui rend-ce pacte problématique ? D'une part, au moment où l'écrivain se raconte (le « je » narrant), il n'est plus exactement le même que le personnage qu'il décrit (le «je » narré) : le temps a passé, l'auteur porte sur celui qu'il était un regard « à distance » et interprète a posteriori les événements de sa vie.

D'autre part, ses choix narratifs eux-mêmes sont partiaux et forcément fragmentaires.

Il ne peut pas tout dire et le lecteur est en droit de douter de sa sincérité.

Ainsi, Chateaubriand ou Rousseau ont la tentation de tourner les événements à leur avantage, de se présenter sous un jour favorable : il ne s'agit pas pour autant de faire le procès de ces auteurs, mais plutôt de relever dans leurs oeuvres les traces de la fiction romanesque.. »

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