Cours de Français sur: Renaissance et humanisme.
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Quel est le contexte qui va engendrer les bouleversements intellectuels et artistiques de la Renaissance ?
Deux faits de la seconde moitié du XVe siècle expliquent, pour une large part, les bouleversements de la
Renaissance : - d'une part, l'invention de l'imprimerie par Gutenberg ;
- d'autre part, la découverte du Nouveau Monde, en 1492, par Christophe Colomb ; cette découverte élargit
l'horizon intellectuel et commercial de toute l'Europe.
Au cours du XVIe siècle, la France est en cours d'unification dans le domaine politique : les guerres, de caractère
féodal pendant le Moyen Âge, deviennent nationales ; les échanges s'intensifient entre les régions et entre les
pays.
L'unification est aussi culturelle.
François Ier, par l'édit de Villers-Cotterêts, impose, en 1539, l'usage exclusif de la
langue française dans les actes administratifs.
Le sentiment de l'identité nationale se renforce ; Du Bellay publie sa
Défense et illustration de la langue française en 1549.
Par ailleurs, les guerres de François Ier en Italie mettent en contact la noblesse française avec l'art italien.
Les
artistes italiens sont alors fréquemment conviés en France, répandant ainsi une culture et un goût esthétique
nouveaux.
En quoi les controverses religieuses ont-elles marqué la pensée de la Renaissance ?
Les premiers ouvrages imprimés sont essentiellement des traductions de la Bible en langue vernaculaire (c'est-à-dire
dans la langue propre à chaque pays).
L'accès plus aisé aux textes religieux, publiés le plus souvent sans les
commentaires qui, au Moyen Âge, obscurcissaient encore davantage le texte latin, entraîne des controverses
nouvelles : Luther, en 1517, publie ses « 95 thèses » pour faire revenir l'Église aux principes des Écritures.
La controverse de l'église réformée nourrira tout au long du siècle un débat intellectuel important.
Agrippa d'Aubigné
consacre un recueil de poésie satirique, Les Tragiques (1577-1616), aux luttes religieuses et notamment au
massacre de la Saint-Barthélemy (1572).
Pourquoi le terme d'« humanisme » désigne-t-il la pensée de cette époque ?
Le mot « humanisme » ne désigne pas spécifiquement la pensée du xvie siècle.
Créé en 1765 en plein siècle des
Lumières, il signifie alors « philanthropie » (intérêt pour l'homme).
Ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe, au
moment où les historiens tentent de définir les époques historiques et les courants de pensée, qu'on l'applique aussi
aux idées de la Renaissance.
Tout au long du xvie siècle, écrivains et éditeurs développent en effet des idées
nouvelles sur l'homme et la nature humaine.
Les découvertes de Copernic (1473-1543) ruinent l'idée que la Terre et
l'homme sont au centre de l'univers.
De même, l'unité religieuse vole en éclat ; l'écrivain se tourne alors vers luimême pour chercher, dans sa propre réflexion critique, un sens nouveau au monde qui l'entoure et à sa propre vie.
Une littérature du « moi » apparaît : les Essais de Montaigne (1588) en sont le plus fameux exemple.
Ces examens critiques abordent la notion de liberté humaine, interrogent les rapports entre les civilisations ;
Montaigne s'indigne ainsi du regard porté sur les peuples du Nouveau Monde, Thomas More imagine son Utopie
politique (1516), La Boétie écrit un Discours de la servitude volontaire (1548).
Sont introduites des formules
nouvelles, comme le « droit naturel » ou la « liberté individuelle », qui seront plus largement reprises au siècle des
Lumières.
Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE
Si un tyran peut, à l'origine, asservir les hommes par la force et la terreur, il ne peut se maintenir qu'avec leur
consentement.
Les hommes ne sont pas esclaves par contrainte ou par lâcheté, mais parce qu'ils le veulent bien,
car il suffirait de ne plus vouloir servir le tyran pour que son pouvoir s'effondre.
En effet, le tyran est infiniment
faible comparé à la force du nombre : sa seule force, c'est celle que lui offrent ses sujets.
On peut aussi remarquer
que ceux- ci ne manquent pas de courage, car ils pourraient combattre jusqu'à la mort pour leur tyran.
Ils font donc
le choix incompréhensible de lui sacrifier leur liberté, aliénant par là leur être même.
Cette « volonté de servir » peut s'expliquer par le fait que « la nature a en nous moins de pouvoir que la coutume »
: les hommes élevés sous la tyrannie prennent le pli de la servitude.
Le tyran abrutit et corrompt ses sujets par le
principe du pain et des jeux, consistant à« sucrer la servitude d'une venimeuse douceur ».
Il utilise la religion pour
leur inculquer la dévotion, à travers des fables.
La Boétie évoque ici la croyance aux rois thaumaturges, c'est-àdire faiseurs de miracles (on leur prête la faculté de guérir les maladies), mais esquisse aussi une critique de la
théorie du droit divin, ramenée à une histoire qu'on raconte.
Quant aux rares individus éclairés ayant gardé le désir
de la liberté, le tyran les élimine ou les isole par la censure.
Un seul homme ne pourrait jamais asservir tout un peuple sans une chaîne d'intermédiaires grâce à laquelle « le
tyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres ».
Le secret de la domination réside en effet dans la
complicité des « tyranneaux », ces « mange-peuples » qui soutiennent le tyran pour satisfaire leur ambition et leur
cupidité.
Chaque maillon de la chaîne accepte d'être tyrannisé pour pouvoir tyranniser à son tour, démultipliant ainsi
la relation de domination jusqu'à enserrer toute la population dans le filet du tyran.
Comment les oeuvres de Rabelais s'inscrivent-elles « dans leur époque ?
François Rabelais est une figure importante de l'humanisme.
Il est l'auteur de Pantagruel, de Gargantua, ainsi que du
Tiers-Livre et du Quart-Livre (ces titres signifiant « troisième livre » et « quatrième livre »).
Dans une langue qui
fourmille de néologismes et de trouvailles diverses, il met en scène des géants à l'appétit démesuré, pour la
nourriture et le sexe autant que pour la culture et la réflexion critique ; aux prises avec la société de l'époque, ses
guerres et ses conflits, les héros de Rabelais associent l'obscénité et le grotesque aux idées humanistes..
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