Danton, Appel à l'Assemblée législative, 1792
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Danton, Appel à l'Assemblée législative, 1792,
[Alors que les Prussiens assiègent Verdun, Danton prononce cet appel à la mobilisation devant l'Assemblée législative.]
II est bien satisfaisant, messieurs, pour les ministres du peuple libre d'avoir à lui annoncer que la patrie va être sauvée. Tout s'émeut, tout s'ébranle, tout brûle de combattre.
Vous savez que Verdun n'est point encore au pouvoir de vos ennemis. Vous savez que la garnison a promis d'immoler le premier qui proposerait de se rendre.
Une partie du peuple va se porter aux frontières; une autre va creuser des retranchements, et la troisième, avec des piques, défendra l'intérieur de nos villes.
Paris va seconder ces grands efforts. Les commissaires de la Commune vont proclamer, d'une manière solennelle, l'invitation aux citoyens de s'armer et de marcher pour la défense de la patrie.
C'est en ce moment, messieurs, que vous pouvez déclarer que la capitale a bien mérité de la France entière; c'est en ce moment que l'Assemblée nationale va devenir un véritable Comité de guerre.
Nous demandons que vous concouriez, avec nous, à diriger ce mouvement sublime du peuple, en nommant des commissaires qui nous seconderont dans ces grandes mesures. Nous demandons que quiconque refusera de servir de sa personne, ou de remettre ses armes, soit puni de mort.
Nous demandons qu'il soit fait une instruction aux citoyens pour diriger leurs mouvements. Nous demandons qu'il soit envoyé des courriers dans tous les départements pour les avertir des décrets que vous aurez rendus. Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis de la patrie. (On applaudit). Pour les vaincre, messieurs, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace et la France est sauvée ! (Les applaudissements recommencent.)
Liens utiles
- François VILLON (1431-x) (Recueil : Poésies diverses) - Question au clerc du Guichet ou ballade de l'appel
- Maurice ROLLINAT (1846-1903) (Recueil : Paysages et paysans) - A l'assemblée
- Jacques CAZOTTE (1719-1792) - La rivière et la prairie
- En faisant appel à votre expérience et à vos connaissances historiques et littéraires, vous expliquerez et apprécierez le précepte de Voltaire : «Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire. »
- Dans La mort au siècle des Lumières, Robert Favre s'exprimait ainsi :« Dénonciation et appel, La Religieuse est toute entière frémissante de vulnérabilité tendue et de volonté inflexible. Dans sa longue lutte pour échapper à l'abîme du désespoir quand « il y a des puits partout », Suzanne incarne l'esprit des Lumières où se mêlent courage et besoin de puissante protection, ingénuité et habileté, lucidité et vertige devant les gouffres ». Vous commenterez cette citation.