David DIOP, Coups de pilon dans Présence Africaine, 1956, « Afrique »
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David DIOP, Coups de pilon dans Présence Africaine, 1956, « Afrique »
À ma mère
Afrique, mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales (1)
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L'esclavage de tes enfants
Afrique, dis-moi Afrique,
Est-ce donc toi, ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité (2)
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement, une voix me répondit
Fils impétueux (3), cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs blanches et fanées
C'est l'Afrique, ton Afrique qui repousse,
Qui repousse patiemment, obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L'amère saveur de la liberté.
(1) ancestrales : des ancêtres.
(2) humilité: soumission.
(3) impétueux : rapide et violent.
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