Diderot, Le Rêve de d'Alembert
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Diderot, Le Rêve de d'Alembert
MADEMOISELLE DE LESPINASSE. - Oh que non, vous n'y êtes pas. Après votre radotage ou le sien, il m'a dit : “ Mademoiselle ? - Mon ami - Approchez-vous... encore... encore... J'aurais une chose à vous proposer. - Qu'est-ce ? Tenez cette grappe, la voilà, vous la voyez bien là, là ; faisons une expérience. - Quelle ? - Prenez vos ciseaux ; coupent-ils bien ? - A ravir. - Approchez doucement, tout doucement, et séparez-moi ces abeilles, mais prenez garde de les diviser par la moitié du corps, coupez juste à l'endroit où elles se sont assimilées par les pattes. Ne craignez rien, vous les blesserez un peu, mais vous ne les tuerez pas... Fort bien, vous êtes adroite comme une fée... Voyez-vous comment elles s'envolent chacune de son côté ? Elles s'envolent une à une, deux à deux, trois à trois. Combien il en a ! Si vous m'avez bien compris... vous m'avez bien compris ? - Fort bien. - Supposez maintenant... supposez.... ” Ma foi, docteur, j'entendais si peu ce que j'écrivais ; il parlait si bas, et cet endroit de mon papier est si barbouillé que je ne le saurais lire.
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