Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les bords de la route) - Les horloges
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«
Commentaire du poème d’Emile Verhaeren,
« Les Horloges »
Introduction
« Les horloges « est un poème d’Emile Verhaeren écrit en 1891 et extrait du recueil intitulé Les bords de la
route.
Ce poème de cinq strophes (quatre quatrains et un sizain) aux vers irréguliers évoque la fuite du temps à
travers le thème de l’horloge.
Projet de lecture : Comment ce poème exprime-t-il l’angoisse de la fuite du temps ?
I)
La description des horloges
Ce poème se présente comme une description, un portrait méthodique des horloges.
1)
La personnification de l’horloge
On peut dire que ce poème se présente comme un véritable portrait des horloges puisqu’il est fondé sur une
personnification.
Les derniers vers des trois premiers quatrains détaillent le « physique » des horloges : « leurs
pas…leurs yeux…leur voix ».
Le poète opère une gradation dans sa description des horloges, commençant par leurs
aspects superficiels ( les pas) pour atteindre leurs traits les plus caractéristiques (la voix) et finalement parvenir à leur
« moi » profond à travers l’évocation de « leur effroi ».
Les horloges sont envisagées comme de véritables êtres
humains, notamment à travers leur comparaison personnifiante avec de « vieilles servantes » :
Les horloges
Volontaires et vigilantes,
Pareilles aux vieilles servantes
Boitant de leurs sabots ou glissant
Verhaeren dote les horloges d’un véritable esprit, d’une volonté et d’un état d’âme.
2)
Une description dynamique et sensitive
Ce poème offre une description des horloges que l’on peut qualifier de sensitive, le poète jouant sur les
allitérations et les assonances.
Ainsi une allitération en –b et –q dans le premier quatrain figure les petits pas
maladroits des aiguilles des horloges : « Béquilles et bâtons qui se cognent, là-bas; ».
De même, dans le troisième
quatrain, des allitérations en –b, -t, -p et –d ( consonnes labiales et dentales) est mimétique du bruit balbutiant des
aiguilles, balbutiement suggéré par le terme « babil » :
Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes
Boutique en bois de mots sournois,
Et le babil des secondes minimes,
3)
Horloge : métonymie du temps
Les horloges se présentent comme une métonymie du temps dans ce poème.
Elles figurent le temps passé dont
elles sont les reliques :
Émaux naifs derrière un verre, emblèmes
Et fleurs d'antan, chiffres maigres et vieux;
à étudier ici la références aux « émaux […] derrière un verre » figurant la dimension éternelle des horloges qui
perdurent dans le temps.
Les horloges apparaissent comme des objets précieux reflétant de façon authentique les
époques passées.
Cependant les horloges sont aussi le symbole de la fuite du temps qu’elles figurent par le mouvement de leurs aiguilles
« montant et dévalant les escaliers des heures ».
cette fuite du temps est présentée comme un déchéance, les
horloges devenant ainsi les symboles de la mort.
Les « emblèmes » du temps passé qu’elles constituent sont
« blêmes » comme la mort, comme le suggère la rime (v5 et v7).
La quatrième strophe consacré à l’ « effroi » des
horloges est construites sur une comparaison de ces dernières à un cercueil :
Gaines de chêne et bornes d'ombre,
Cercueils scellés dans le mur froid,
à les « gaines de chênes » évoquent ici l’armature des horloges figurant une forme de cercueil.
à l’adjectif « froid » fait référence à la froideur du tombeau et de la mort
Finalement, Verhaeren présente les horloges comme de « vieux os du temps que grignote le nombre », la métaphore
« vieux os » révélant les horloges comme les symboles de la fuite du temps acheminant vers la mort..
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